La police allemande a arrêté lundi, après deux jours de traque, un réfugié syrien soupçonné de préparer un attentat contre un aéroport au nom de l'organisation État islamique (EI), arrestation opérée grâce à l'aide de trois de ses compatriotes.
Une ceinture d'explosifs "presque prête à l'emploi". "Nous avions des renseignements, en provenance des services secrets, qu'il voulait d'abord s'en prendre à des trains en Allemagne, avant que dernièrement cela se précise en direction d'un des aéroports à Berlin", a déclaré dans la soirée le patron du renseignement intérieur, Hans-Georg Maaßen. Jaber Al-bakr "est soupçonné d'avoir planifié et concrètement préparé un attentat islamiste en Allemagne", a précisé le parquet anti-terroriste, soulignant que 1,5 kilo d'explosif avait été retrouvé dans son logement de Chemnitz. "L'explosif, qui devait probablement prendre la forme d'une ceinture d'explosif dissimulée dans une veste, était presque prêt à l'emploi, voire prêt à l'emploi", a souligné un responsable de la police, Jörg Michaelis.
Chasse à l'homme. Après avoir échappé de peu samedi à la police venue le cueillir dans son logement de Chemnitz, le Syrien de 22 ans, Jaber Al-bakr, a finalement été arrêté tôt lundi matin à Leipzig, ville distante d'une centaine de kilomètres, au terme d'une chasse à l'homme de 48 heures. Si cette affaire a relancé le débat sur un contrôle accru des demandeurs d'asile arrivés en Allemagne, les conditions de l'arrestation ont aussi donné des arguments à ceux qui refusent de voir en tout réfugié une menace potentielle.
Livré par des compatriotes après un avis de recherche en arabe. Le jeune homme a en effet été livré, ligoté par des câbles électriques, par un groupe de Syriens chez qui il s'était réfugié. Jaber Al-bakr avait été d'abord accueilli samedi par le groupe, après avoir posté un message sur un forum internet d'entraide utilisé par les réfugiés en Allemagne, sans dire qui il était. Ce n'est que dimanche soir, lorsque l'avis de recherche des autorités a été publié en arabe sur internet, que le groupe a compris qui il abritait. L'un de ses membres, présenté comme Mohammed A., a indiqué au quotidien Bild que le suspect avait tenté de les soudoyer pour ne pas être remis à la police. "Il nous a offert 1.000 euros et 200 dollars si on le laissait partir, il les avaient dans son sac à dos avec un couteau", a-t-il dit. "Je suis venu par la route des Balkans et suis tellement reconnaissant à l'Allemagne de nous avoir accueillis. C'est pourquoi il était clair que nous irions prévenir la police", a ajouté ce Syrien. La chancelière Angela Merkel a exprimé lundi sa "gratitude" à leur encontre, soulignant qu'ils avaient "apporté ainsi une contribution décisive" à l'arrestation.