Le président égyptien Abdel Fattah al Sissi a annoncé lundi l'arrestation de trois hommes et d'une femme dans l'enquête sur l'attentat qui a fait 24 morts dimanche dans une cathédrale copte du Caire. Deux autres suspects sont toujours recherchés, a-t-il ajouté. Les proches des victimes se sont réunis lundi dans l'église de la Vierge Marie et Saint-Athanase, où le pape copte Théodore II s'est recueilli sur les cercueils des victimes de l'attentat, l'un des plus meurtriers qui ait visé les chrétiens d'Égypte.
Colère des manifestants. L'attentat a été commis par un kamikaze âgé de 22 ans, a ajouté Sissi. Présent aux obsèques nationales des victimes, le chef de l'État a demandé au gouvernement et au parlement de prendre de nouvelles mesures de lutte contre le terrorisme. En marge des obsèques, qui avaient lieu au Caire, certains rescapés et proches des victimes n'ont pas caché leur colère contre les forces de police, qui malgré leur présence aux abords de la cathédrale n'ont pu déjouer l'attentat.
Des échauffourées avaient éclaté dès dimanche lorsque des manifestants avaient accusé les forces de police d'incompétence et exigé de Sissi qu'il limoge le ministre de l'Intérieur. Certains avaient scandé "Le peuple veut la chute du régime !", cri de ralliement en 2011 de l'insurrection qui avait fait tomber le président Hosni Moubarak.
Trois jours de deuil. Au moins 24 personnes ont été tuées et 49 autres blessées dans l'explosion, qui a eu lieu dans une chapelle jouxtant la cathédrale Saint-Marc, siège de la papauté copte, où les mesures de sécurité sont d'ordinaire très strictes. Le président Sissi a décrété trois jours de deuil et juré que les auteurs de l'attentat seraient punis. L'attentat n'a pas été revendiqué. Les Frères musulmans et d'autres organisations l'ont condamné, tandis que des partisans du groupe djihadiste État islamique s'en félicitaient sur les réseaux sociaux.