Le deuxième homme le plus recherché d’Europe a été arrêté. Mohamed Abrini, identifié en compagnie de Salah Abdeslam deux jours avant les attentats du 13 novembre à Paris, a été interpellé vendredi à Bruxelles. Mohamed Abrini fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis le mois de novembre, pour sa complicité dans la préparation des attentats. Logisticien, artificier ou simple chauffeur : son rôle précis dans les attentats de Paris reste encore flou. "L'enquête se poursuit afin de déterminer si Mohamed Abrini est l'homme au chapeau", a ajouté le procureur au sujet de sa possible participation aux attaques perpétrées à Bruxelles le 22 mars.
Vu deux fois en compagnie de Salah Abdeslam. Mohamed Abrini a été vu en compagnie de Salah Abdeslam à plusieurs reprises dans les jours précédents les attentats. Il a été filmé le 11 novembre avec Salah Abdeslam dans une station-service dans l’Oise, sur l’autoroute A1 entre Bruxelles et Paris. Collier de barbe bien taillé, pull sombre et jogging, Mohamed Abrini monte alors côté conducteur, dans une Clio noire utilisée pour commettre les attaques puis abandonnée dans le 18e arrondissement de Paris. Il est ensuite revu une seconde fois le 12 novembre à Bruxelles, toujours en compagne de Salah Abdeslam. La trace de Mohamed Abrini s’arrête là, en Belgique, la veille des attentats. Selon sa famille, il était à Bruxelles le soir du 13 novembre.
Une enfance à Moleenbeek. Domicilié à Moleenbeek, en banlieue bruxelloise, Mohamed Abrini y a passé son enfance, tout comme les frères Abdeslam dont il était proche. Salah et Mohamed "étaient copains depuis l'adolescence, mais ils n'ont pas fait l'école ensemble", avait assuré la mère du second, persuadée que son fils ne pouvait avoir participé aux attentats. Mohamed Abrini a grandi entouré de trois frères et de deux sœurs. Il a abandonné ses études de soudeurs à l'âge de 18 ans, s'est associé dans un petit commerce qui a fait faillite.
Surnommé "brioche". Mohamed Abrini est connu des services de police belge pour des faits de délinquance, notamment des vols avec violences, depuis le début des années 2000. Des condamnations qui lui ont valu plusieurs passages en prison. Entre-temps, il travaille dans une boulangerie et se voit affublé du surnom de "brioche". "En fait, il a la réputation d'avoir fait un coup de 200.000 euros. C'est un voleur. Il n'a jamais parlé de religion ou quoi que ce soit", avait aussi raconté aux enquêteurs l'un des inculpés dans le volet belge de l'enquête, Ali Oulkadi.
Un voyage en Syrie à l'été 2015. Mohamed Abrini aurait passé quelques mois dans les rangs de Daech en juin ou juillet 2015, alors que ses proches jurent qu'il était à Istanbul en Turquie. Son petit frère, Soulaimane, est mort en Syrie à l'âge de 20 ans. Mohamed Abrini est fiché par l'Organe de coordination et d'analyse de la menace comme "retourné", c'est-à-dire djihadiste de retour en Belgique après un séjour en Syrie. Reste que la justice devra certifier son rôle précis dans les attentats du 13 novembre.