La commission d'enquête parlementaire sur les attentats de mars 2016 à Bruxelles fustige l'islam "salafo-wahhabite" prêché à la Grande mosquée de la capitale, et recommande au gouvernement de rompre la convention d'occupation des lieux.
Un rapport final à la fin du mois. Le rapport complet sur les travaux de cette commission, formée après les attentats djihadistes du 22 mars 2016 (32 morts), est attendu "à la fin du mois", a précisé le porte-parole du président de la commission Patrick Dewael. Cette recommandation sur la Grande mosquée de Bruxelles (GMB) figure dans le chapitre consacré au "radicalisme", le dernier auquel les parlementaires s’attellent, qui se penche notamment sur ses liens avec l'Arabie saoudite.
"Un rôle très significatif dans le radicalisme violent." Une semaine après l'annonce de l'interdiction de séjour visant le grand imam de la mosquée, il est dressé dans ce document une série de constats, notamment que le "salafo-wahhabisme" véhiculé à la GMB, lieu emblématique de l'islam en Belgique, "contient un ensemble de ferments ou de catalyseurs pouvant jouer un rôle très significatif dans le radicalisme violent".
"Vecteur de repli communautaire." Les parlementaires estiment que cette conception de l'islam est "un vecteur de repli communautaire, de polarisation" et que sont diffusées dans ce lieu de culte "des idées et conceptions qui peuvent être en contradiction avec les valeurs et principes garantis par la Convention européenne des droits de l'Homme et la Constitution" belge.
Les "circonvolutions langagières qui ont caractérisé les auditions", au printemps, des responsables de la mosquée (GMB) et du centre islamique (CICB) hébergé dans ses murs n'ont pas permis de lever les inquiétudes, est-il expliqué.
Depuis ces auditions, "en dépit des déclarations", il n'y a toujours pas eu de démarche pour que le lieu soit officiellement reconnu par l'Etat belge.
En conséquence, peut-on lire dans le document de travail, "la commission recommande que l'Etat, en application de l'article 14 de la convention du 13 juin 1969 (le liant aux actuels gestionnaires pour 99 ans, ndlr), mette fin à celle-ci pour cause d'utilité publique".