Les 14 et 15 février, un mois après les attentats de Charlie Hebdo, coup sur coup, un centre culturel et une synagogue sont pris pour cible. Un réalisateur et un étudiant juif sont tués. Sandrine Prioul, reporter à Europe1, est aussi dépêchée sur place. Elle se rend à Arrhus, la deuxième ville du pays.
Elle raconte :
"Les attaques terroristes qui ont touché la capitale danoise ont rappelé à toute l’Europe les attentats parisiens. De la même façon qu’en janvier les français ont découvert le nom d’Amedy Coulibaly ou encore des frères Kouachi, ce week-end de février les Danois ont associé l’horreur islamiste à Omar El Hussein. Un petit gangster de 22 ans, danois d’origine palestinienne, condamné pour meurtre et trafic de drogue.
Le jeune homme des quartiers sensibles de Copenhague s’est "presque classiquement" radicalisé en prison et s’est inspiré de Charlie Hebdo depuis sa cellule pour monter sa double attaque de Copenhague".
Pour les autorités danoises il est presque impossible d’enrayer cette hémorragie
"On s’aperçoit, au moment de ces attaques, que le Danemark fait face au même fléau que la France. Des centaines de jeunes immigrés pour qui l’intégration a échoué et qui se radicalisent. Ils passent de la petite délinquance au jihad.
Déjà une centaine sont partis combattre en Irak ou en Syrie, pour une si petite population de 5 millions d’habitants, c’est énorme. Mais pour les autorités danoises il est presque impossible d’enrayer cette hémorragie car vous êtes dans le berceau de la liberté d’expression. Fataliste, d’une certaine manière, le Danemark doit s’investir sur le retour de ces jeunes. Le pays doit redoubler d’idées pour les désintoxiquer, les déradicaliser, tout faire pour éviter qu’ils ne soient une menace pour le pays."
C’est dans ce contexte que, deux jours après les attentats de Copenhague, Sandrine Prioul s’est rendue à Arrhus, deuxième ville du pays où elle a pu voir ces étonnantes cellules de déradicalisation à la danoise. Là-bas, pas de prison mais un programme de réinsertion.
Au Danemark, on aide les djihadistes à leur retourpar Europe1fr
"Clairement quand les jeunes apprennent que globalement ils ne seront pas punis, mieux, qu’ils auront un travail, il y a une motivation concrète à jouer les fils prodigues. Et s’il est encore trop tôt pour parler de succès concernant ces djihadistes repentis les responsables de ce dispositif sont confiants pour une raison : ils ont déjà testé la déradicalisation de violents hooligans en suivant ce programme. Plusieurs dizaines de jeunes ont ainsi été en quelque sorte neutralisés et réintégrés à la société danoise."