Un nouveau groupe armé a mis ses menaces à exécution en revendiquant l'explosion d'un important oléoduc dans le sud du Nigeria, par un communiqué diffusé mercredi soir.
Une promesse. "Comme preuve de notre sérieux, et pour montrer que nous sommes des hommes de parole (...), nous avons anéanti l'oléoduc d'Urhobo (État du Delta) à 1h (15h en France) mardi 9 août", a annoncé le Niger Delta Greenland Justice Mandate (NDGJM). Le nouveau groupe armé, dont la création a été annoncée il y a à peine deux jours par la voix de son porte-parole le "général" Aldo Agbalaja, avait menacé de s'attaquer aux installations pétrolières nigérianes dans les prochaines 48 heures.
Pollution engendrée par la fuite. L'oléoduc, traversant la localité d'Isoko, appartient à la compagnie nationale NPDC (Nigerian Petroleum Development Company). Une source au sein des forces de sécurité locale a confirmé qu'une attaque avait eu lieu "sur la ligne d'oléoduc 16, sur le tronçon Uzere-Eriemu". "Ils ont utilisé de la dynamite", a-t-il ajouté, soulignant que les communautés des alentours souffraient de la pollution engendrée par l'écoulement de brut.
"Un petit aperçu". Le NDGJM promet que cette attaque "n'est qu'un petit aperçu" des prochaines destructions à venir, demandant à toutes les multinationales qui exploitent le pétrole au Nigeria "d'évacuer leur personnel". Ce nouveau groupe armé rompt ainsi tout contact avec les Vengeurs du Delta, groupe né en début d'année, qui a revendiqué de nombreuses attaques depuis. Le gouvernement nigérian a annoncé la semaine dernière qu'il avait repris le versement d'argent à d'anciens rebelles du MEND, groupe historique dont est issu toutes ces micro-factions, dans le cadre d'un programme d'amnistie.
Mais que veulent ces groupes armés ? Indépendantistes, ces groupes armés réclament la sécession de la région pétrolifère du Delta du Niger et refusent de reconnaître Muhammadu Buhari, musulman issu du nord, comme président. Les opérations des Vengeurs du Delta ont entraîné une forte réduction de la production pétrolière depuis le début de l'année, alors que le pays est déjà frappé par la chute des cours du brut, qui contribue à 70% des revenus de l'Etat.