Vendredi déjà, des centaines d'étudiants étaient descendus dans les rues de Caracas, appelant à la révocation du président socialiste. Cette nouvelle poussée de fièvre du pays sud-américain, où la crise politique se double de graves problèmes économiques, a été engendrée par l'annonce jeudi de la suspension de la collecte de signatures, étape préalable à l'organisation d'un vote pour ou contre le maintien de Nicolas Maduro à la présidence, poste qu'il occupe depuis 2013, date de la mort d'Hugo Chavez. Dans la rue, les appels à manifester se multiplient.
Désobéissance civile. "Le Venezuela, courageux, sera libéré!", ont scandé des milliers de femmes en défilant samedi à Caracas contre le gel du processus référendaire qui vise l'impopulaire président Nicolas Maduro, avant la grande manifestation de l'opposition dans tout le pays mercredi. "Nous sommes prêtes pour la désobéissance civile (...) Nous allons faire face dans la rue et nous allons obtenir le référendum", a déclaré Lilian Tintori, l'épouse d'une figure de l'opposition de centre droit, Leopoldo Lopez, actuellement emprisonné, qui a pris la tête du cortège où flottaient de nombreux drapeaux vénézuéliens.
La marche des courageuses. La marche des "resteadas" (courageuses) est partie samedi matin de quatre points de la capitale vénézuélienne, avant d'envahir la principale artère de la ville, l'autoroute Francisco Fajardo. "Aujourd'hui débute la nouvelle étape de la lutte contre la dictature, l'étape définitive", a écrit sur Twitter l'ancienne députée Maria Corina Machado, également proche de l'opposition.
#VenezuelaResteada Hoy comenzó una nueva etapa de lucha contra la dictadura: la etapa definitiva. pic.twitter.com/n965V7W2ie
— María Corina Machado (@MariaCorinaYA) 22 octobre 2016
"Pas de nourriture, ni de médicaments". "On n'en peut plus! Il n'y a pas de nourriture, ni de médicaments, et pas d'avenir pour mes petits-enfants ou les Vénézuéliens avec ce gouvernement, qui a retiré son vernis démocratique", a déclaré Maria de Guevara, 65 ans, grand-mère de six petits-enfants. L'ex-députée d'opposition Maria Corina Machado a estimé que cette manifestation marquait "le début d'une nouvelle étape dans notre combat".
Mobilisation générale. L'opposition dénonce un "coup d'Etat" et appelle à une mobilisation dans tout le pays, mercredi. Par ailleurs, une séance extraordinaire de l'Assemblée nationale, où l'opposition est majoritaire, doit se tenir dimanche. Des mesures concrètes sont attendues.
Réaction immédiate de Diosdado Cabello, numéro deux du régime, aux initiatives de l'opposition: "nous ne serons renversés sous aucun prétexte". Lors d'une conférence de presse, M. Cabello a également jugé que les manifestations et la séance extraordinaire de l'Assemblée répondaient à un projet de "coup d'Etat" des opposants au régime. Samedi dans un communiqué diffusé par le ministère des Affaires étrangères argentin, 12 pays de l'Organisation des Etats américains (OEA), du Brésil au Chili en passant par le Mexique et les Etats-Unis, ont fait part de leur "profonde préoccupation" après la décision des autorités électorales de geler le processus.