"Il y a eu un coup d'Etat au Venezuela, on ne peut pas appeler cela autrement." Les mots, très durs, ont été prononcés vendredi par Henrique Capriles, leader centre-droit de l'opposition au président vénézuélien, Nicolas Maduro. Ce dernier avait en effet décidé, jeudi, de suspendre la collecte de signatures indispensable à l'organisation d'un référendum pour ou contre sa destitution de la présidence.
Appels à manifester. Les appels à manifester se sont multipliés depuis ce gel du référendum. Vendredi, Lilian Tintori, épouse d'une autre figure de l'opposition de centre droit, Leopoldo Lopez, actuellement emprisonné, a fixé une mobilisation samedi. Henrique Capriles, lui, a appelé "tout le pays" à battre le pavé mercredi. Mais des centaines d'étudiants ont devancé ces instructions et sont d'ores et déjà descendus dans la rue vendredi, à Caracas, pour appeler à la révocation de Nicolas Maduro. Par ailleurs, Henrique Capriles a précisé que l'opposition allait organiser, dimanche, une "séance extraordinaire de l'Assemblée nationale où des décisions [seraient] prises".
Crise politique et économique. Ces événements sont une étape supplémentaire dans l'enlisement du Vénézuela, englué dans une profonde crise politique. Nicolas Maduro, très impopulaire, est en effet accusé par l'opposition d'être responsable de la grave crise économique de ce pays pétrolier, asphyxié par la chute des cours du brut dont il tire 96% de ses revenus. Celui qui a succédé à Hugo Chavez en 2013 est censé terminer son mandat en 2019, mais nombreux sont ceux qui appellent à sa révocation.