Juan Guaido, président de l'Assemblée nationale vénézuélienne et reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays, est actuellement en tournée diplomatique pour demander de l’aide. L’opposant numéro 1 de Nicolas Maduro a quitté Caracas en clandestin, un an après s'être autoproclamé président. Il a été reçu à Davos, Londres, Bruxelles puis à Paris, à l'Elysée, par Emmanuel Macron. Samedi, l'homme politique de 36 ans s'est confié en exclusivité au micro Europe 1 de Patrick Cohen. Il l'assure : il a trouvé du soutien auprès du chef de l'État français.
Des groupes terroristes régionaux qui pillent la région
"Nous luttons contre une dictature et la demande des vénézuéliens c’est d’obtenir des élections présidentielles. Depuis trois ans c’est la dictature qui est en train de bloquer le pays. Une partie de notre tournée consiste à lutter contre l'urgence alimentaire, mais aussi les groupes terroristes régionaux qui sévissent", démarre Juan Guaido.
L'opposant politique dénonce les activités irrégulières de ces factions sous pression extérieure, notamment celle du gouvernement cubain. "Ils tuent l’Amazonie, ils déplacent les indigènes pour financer les activités irrégulières. Il y a des fonctionnaires corrompus qui donne de l’or pour financer des activités irrégulières. Ils sont en train de jeter du mercure dans les rivières, de brûler l’Amazonie", déplore-t-il, demandant des actions "en faveur changement climatique mais aussi pour la dignité humaine."
"Les paramilitaires ont ouvert le feu sur mon véhicule"
"Actuellement, le Venezuela ressemble plus à la Syrie qu’à Cuba", affirme l'opposant politique. "Il y a 10.000.000% d'inflation, 65% de réduction du PIB en six ans, 3,5 dollars par personne et par mois pour les habitants, 83% des foyers n’ont plus d’eau courante." Il déplore également la violence perpétuelle. "On a vu beaucoup de brutalité dans le pays. Les colectivos, les paramilitaires ont ouvert le feu le 15 janvier sur mon véhicule, pour ne pas que j’arrive jusqu’au palais présidentiel ! Le Venezuela seul ne peut pas contrôler ce conglomérat criminel qui utilise les ressources du pays et qui soutient la dictature."
Lire aussi - Venezuela : premier tête-à-tête entre délégués de Maduro et Guaido à Oslo la semaine prochaine
Selon un dernier rapport de l'Observatoire vénézuélien des conflits sociaux, il y a eu 16.739 manifestations l'année dernière. Mais un an après l’auto proclamation de Juan Guaido comme chef de l'Etat, rien ne semble changer, l'armée n'a pas quitté ses casernes et la répression policière décourage de plus en plus les mobilisations. Pourtant, le président de l'Assemblée se montre déterminé. "Tous joueur de football, à la 120ème minute, a mal à la jambe. Mais l’intention de gagner est là. Nous sommes en plein jeu, nous avons l’union des partis politiques du Venezuela, le respect de tout le monde, la capacité de mobilisation. Je n’aime pas parler de moi, mais je suis le leader le plus populaire, sept ou huit fois plus que le dictateur Maduro."
Organiser des élections présidentielles libres
L'objectif : organiser des élections présidentielles libres. "On a eu le soutien ferme d'Emmanuel Macron, nous sommes sur la même cause", assure le président par intérim. Après cette tournée, Juan Guaido rentrera dans son pays malgré les risques. En son absence, la police du gouvernement Maduro a déjà annoncé avoir fouillé son bureau de Caracas. "Il n’y a pas de sécurité, de médicament. Un syndicaliste a disparu, onze membres de mon équipe ont été kidnappés et je cherche des solutions. Des radios, des journaux sont fermés", énumère-t-il avant de conclure : "Nous réclamons la liberté, les droits et la fraternité."