Le Premier ministre adjoint de l'Australie a aisément remporté une élection partielle cruciale déclenchée par la double nationalité de certains politiques, une crise qui menaçait de remettre en cause le pouvoir du gouvernement conservateur. La victoire sans ambiguïté de Barnaby Joyce au scrutin organisé samedi constitue un soulagement pour le gouvernement de Malcolm Turnbull. Celui-ci avait perdu sa maigre majorité à la Chambre des représentants à cause de ce feuilleton dans un contexte de désaffection de l'électorat et de dissensions internes.
Une ancienne clause à l'origine de la crise. Plusieurs membres de la coalition conservatrice au pouvoir (Parti libéral et parti national) ont perdu leur fauteuil parlementaire fin octobre quand la Haute cour a confirmé qu'il ne pouvaient siéger à cause d'une ancienne et obscure clause de la Constitution interdisant aux titulaires d'une double nationalité d'entrer au Parlement.
"Une victoire éblouissante". "C'est une victoire éblouissante", a déclaré Malcolm Turnbull samedi soir à ses partisans réunis à Tamworth, localité de la circonscription à grande majorité rurale de Barnaby Joyce dans l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud. "Barnaby Joyce a été réélu dans ce qui semble être le plus grand ralliement au gouvernement de l'histoire des élections partielles en Australie". Le décompte n'était pas terminé mais Barnaby Joyce a pour l'heure remporté 64,6% des suffrages, contre 11,3 % à son rival le plus proche, le travailliste David Ewing.
La clause sur la double nationalité a été introduite dans la Constitution de 1901 afin d'assurer que les parlementaires n'aient "aucune adhésion à une puissance étrangère". Cette disposition date d'une époque où les Australiens pensaient encore qu'ils devaient en premier lieu fidélité à la Couronne britannique. Dans un pays où 50% de la population est née à l'étranger ou est née de parents immigrés, elle apparaît de plus en plus archaïque.