Le Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ) a annoncé lundi être prêt à retirer tous ses ministres du gouvernement formé avec les conservateurs, après la diffusion vendredi d'une vidéo où le leader nationaliste Heinz-Christian Strache s'était montré prêt à se compromettre avec la Russie.
Une démission groupée du FPÖ en cas de limogeage
Le chancelier conservateur Sebastian Kurz doit annoncer à la mi-journée un limogeage du controversé ministre de l'Intérieur Herbert Kickl (FPÖ), dont il juge les fonctions incompatibles avec le déroulement de l'enquête sur la vidéo. Mais un tel limogeage se traduira par un départ de tous les ministres FPÖ du gouvernement, a prévenu lundi matin Norbert Hofer, ministre des Transports et nouveau chef désigné du parti.
"En tant que ministres nous remettrons tous nos mandats si le ministre de l'Intérieur Herbert Kickl est démis de ses fonctions", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse à Vienne, estimant que l'intéressé n'avait "rien à se reprocher". "Cela me fait vraiment de la peine de voir un aussi beau projet gouvernemental tourner court ainsi", a ajouté Norbert Hofer, dans une allusion aux 18 mois de coalition avec les conservateurs.
Sebastian Kurz a fait du départ de Herbert Kickl, qui était secrétaire général du FPÖ au moment des faits évoqués par la vidéo tournée en 2017, une condition sine qua non pour un éventuel maintien du FPÖ au gouvernement. "Il est clair que Herbert Kickl ne peut pas enquêter sur lui-même", a-t-il déclaré au journal Kurier.
Une vidéo très polémique
Dans des déclarations alcoolisées enregistrées en caméra cachée lors d'un rendez-vous à Ibiza organisé pour le piéger, Heinz-Christian Strache envisageait l'octroi de contrats publics autrichiens en échange de soutiens financiers russes. Il évoquait également un système de financement illégal du FPÖ, un parti qu'il dirigeait depuis 2005, dans ce document révélé vendredi par des médias allemands mais dont l'origine n'a pas été établie.
Heinz-Christian Strache, 49 ans, a démissionné de ses fonctions de vice-chancelier et de chef du FPÖ samedi, au lendemain de la diffusion de la vidéo. À la suite de ce scandale, Sebastian Kurz a annoncé la tenue d'élections anticipées, qui devraient a priori être organisées en septembre.