Aux États-Unis, Trump critiqué après ses tweets rageurs contre Macron

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Xavier Yvon, édité par Anaïs Huet

Après les messages particulièrement virulents postés par Donald Trump à l'attention d'Emmanuel Macron, plusieurs personnages publics américains ont pris la défense de la France.

À peine rentré de Paris, où il a célébré la paix avec les autres dirigeants du monde, Donald Trump s'est vivement attaqué mardi à la France et à Emmanuel Macron, dont il a raillé la "très faible cote de popularité". Aux États-Unis, cette saillie a vivement fait réagir politiques et journalistes.

"L'Amérique a besoin d'amis".Dans une série de tweets particulièrement énervés, le président des États-Unis est revenu sur la proposition de son homologue français de créer une armée européenne. "Emmanuel Macron a suggéré la création de leur propre armée pour protéger l'Europe contre les États-Unis, la Chine et la Russie. Mais c'était l'Allemagne dans la Première et la Seconde Guerre mondiale", a-t-il écrit sur Twitter. Les Français "commençaient à apprendre l'allemand à Paris avant que les États-Unis n'arrivent", a-t-il ironisé, dans une référence très peu diplomatique à l'occupation par l'Allemagne nazie à partir de 1940 jusqu'à la Libération par les Alliés, encore vécue comme un traumatisme dans l'Hexagone.

L'ancien chef de la diplomatie John Kerry, le plus francophone et francophile des Américains, ne s'est pas privé de réagir sur Twitter. Selon lui, Donald Trump est ce président qui dit d'un côté qu'il est amoureux de Kim Jong-Un, et qui de l'autre, insulte son plus vieil allié. John Kerry rappelle aussi que la France a sacrifié 88 soldats en Afghanistan après le 11 septembre. "Arrêtez de tweeter. L'Amérique a besoin d'amis", a-t-il conclu.

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"La France est déjà super". L'attaque de Donald Trump a ensuite visé personnellement Emmanuel Macron et son bilan à la tête de la France. "Le problème est qu'Emmanuel Macron souffre d'une très faible cote de popularité en France, 26%, et d'un taux de chômage à près de 10%", a relevé le 45ème président des États-Unis. "MAKE FRANCE GREAT AGAIN", l'a-t-il exhorté en écho à son propre slogan, "Rendre à l'Amérique sa grandeur". Jake Tapper, l'un des plus influents journalistes de CNN, lui a répondu en français : "La France est déjà super".

Un président très remonté. Le Los Angeles Times, lui, donne une explication au déchaînement de colère du président : "Donald Trump est d'une humeur exécrable depuis les élections. Il est aigri et plein de rancœur." Au point que les employés de la Maison-Blanche font tout pour l'éviter. 

De son côté, Heather Nauert, la porte-parole de la diplomatie américaine, a balayé la polémique, assurant que c'était "beaucoup de bruit pour rien." Elle a réaffirmé la relation "étroite" avec la France, "un de nos plus anciens et importants alliés". L'Elysée, lui, a relativisé les propos du président américain, estimant qu'ils étaient "faits pour les Américains".