Une femme a accusé mercredi le candidat de Donald Trump à la Cour suprême d'avoir fait partie dans sa jeunesse d'un groupe de garçons qui tentaient de faire boire ou droguer des filles en vue d'abuser d'elles. Dans une déclaration sur l'honneur rendue publique par son avocat, Julie Swetnick affirme également avoir été elle-même victime d'un viol collectif lors d'une fête où Brett Kavanaugh était "présent" vers 1982. Le candidat à la Cour suprême a dénoncé des "accusations calomnieuses de dernière minute".
Cette fonctionnaire devient ainsi la troisième femme à porter des accusations à caractère sexuel contre le magistrat conservateur, qui a affirmé à plusieurs reprises avoir toujours traité les femmes avec respect. Julie Swetnick explique dans sa déclaration avoir participé à une dizaine de fêtes à Washington entre 1981 et 1983 où se trouvaient aussi Brett Kavanaugh et un de ses camarades, Mark Judge, déjà cité par la première accusatrice.
"Brett Kavanaugh et d'autres tentaient de de soûler les filles". "À plusieurs reprises lors de ces fêtes, j'ai vu Mark Judge et Brett Kavanaugh boire de manière excessive et avoir un comportement totalement inapproprié, notamment en devenant très agressifs avec les filles et en n'acceptant pas qu'elles puissent dire 'non'", écrit-elle, en les accusant aussi d'avoir "caressé et peloté des filles sans leur consentement". "Brett Kavanaugh et d'autres tentaient de soûler et de désorienter les filles à un point qu'elles pouvaient être violées en réunion dans une pièce ou une chambre à l'écart, par une série de nombreux garçons. J'ai un souvenir vivace de garçons alignés à l'extérieur de ces chambres lors de ces soirées, attendant de prendre leur tour avec la fille à l'intérieur", assure-t-elle encore.
Une déclaration transmise à la commission judiciaire du Sénat. "En 1982, j'ai été victime d'un de ces viols collectifs", confie-t-elle, en expliquant avoir été incapable de se défendre probablement sous l'effet d'une drogue. "Mark Judge et Brett Kavanaugh étaient présents", affirme-t-elle sans donner plus de détails. Sa déclaration a été transmise à la commission judiciaire du Sénat, chargée d'évaluer les candidats à la Cour suprême, par son avocat Michael Avenatti, qui défend déjà l'actrice de films pornographiques Stormy Daniels, engagée dans une bataille judiciaire avec Donald Trump. Les avocats de la commission ont commencé à l'examiner, selon un porte-parole.
"Ces derniers jours, d'autres accusations fausses et non prouvées ont été propagées", s'est défendu le juge conservateur dans des remarques prévues pour son audition jeudi au Sénat, visant à répondre à une première accusatrice. Tout a été fait "pour trouver quelque chose, quoi que ce soit, aussi improbable et odieux que ce soit, qui puisse bloquer ma nomination. Ce sont des accusations calomnieuses de dernière minute, purement et simplement", poursuit-il, sans qu'il soit clair qu'il réponde avec ces mots à la troisième accusatrice.
La première accusatrice témoignera jeudi au Sénat. Ce nouveau témoignage intervient à la veille d'une audition publique au Sénat d'une universitaire de 51 ans, Christine Blasey Ford, qui affirme avoir été agressée sexuellement par le jeune Kavanaugh lors de leurs années de lycée. Également accusé d'avoir exhibé son sexe au nez d'une camarade d'université lors d'une soirée arrosée à Yale, le magistrat, qui doit également témoigner sous serment jeudi, assure être victime d'une "campagne de calomnies". Jusqu'à présent, il bénéficie du soutien inconditionnel du chef de l'Etat et de la majorité républicaine.
Les démocrates exigent le report du vote de confirmation de Kavanaugh.
L'opposition démocrate au Sénat américain a demandé mercredi la "suspension immédiate" du vote de confirmation de Brett Kavanaugh comme juge à la Cour suprême, évoquant des "allégations multiples et corroborées" qui doivent selon elle faire l'objet d'une enquête. La commission judiciaire sénatoriale doit voter vendredi sur la nomination du magistrat catholique conservateur.