Des villageois afghans munis de simples pelles recherchaient toujours mardi les probables disparus emportés par les avalanches qui ont fait plus de 100 morts ces derniers jours, selon un bilan officiel approximatif. Les gens, les maisons, le bétail, tout a été emporté par ces coulées de neige qui ont enseveli plusieurs villages dimanche après d'abondantes précipitations sur le centre, le nord et surtout le nord-est de l'Afghanistan.
66 morts retrouvés. Dans cette région de très haute montagne, déjà difficile d'accès en temps normal, seul un hélicoptère de l'armée a pu se poser lundi et faire parvenir un peu d'aide aux sinistrés totalement coupés du monde dans la province du Nouristan. Depuis dimanche soir, 66 morts - dont 53 habitants d'un même village - et 27 blessés ont été retrouvés, selon le gouverneur provincial. Un autre appareil a été également dépêché dans le Badakhshan voisin. Ces deux provinces échappent en partie au contrôle du gouvernement, du fait de leur éloignement et d'une forte présence insurgée.
Quelques évacuations. "L'armée afghane a délivré environ quatre tonnes d'aide au Nouristan et au Badakhshan jusqu'à présent", a indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué, annonçant des largages à venir dans les régions où il est encore impossible d'atterrir. Au Nouristan, au moins 600 maisons dans plusieurs villages ont été entièrement emportées, a indiqué à l'AFP le gouverneur Hafiz Abdul Qayyom, ignorant combien de personnes se trouvaient toujours sous la neige. "Les opérations de secours sont en cours, nous avons pu évacuer dix blessés vers la province voisine du Nangarhar pour y être soignés" a-t-il dit.
Des routes toujours bloquées. Mais les villageois qui tentent de secourir leurs pairs mènent une véritable course contre la montre, mal équipés pour dégager la neige tombée par endroit à trois mètres d'épaisseur avant les avalanches. Ailleurs dans le pays, notamment dans les provinces du centre et du nord, les routes sont toujours bloquées, ce qui complique l'acheminement de l'aide. Dans une allocution retransmise à la télévision, le président Ashraf Ghani a mentionné un bilan global de 160 morts dus au froid et aux avalanches sur les dernières semaines, et appelé à la solidarité. "Les catastrophes naturelles peuvent frapper n'importe quel pays mais elles nous touchent davantage en raison de nos faibles moyens. Nous devons aider ceux qui en ont besoin par tous les moyens possible", a-t-il dit.