La faim a progressé dans le monde en 2017 pour la troisième année consécutive, selon cinq agences des Nations-Unies qui mettent en cause la "variabilité du climat" comme l'une des "causes principales des graves crises alimentaires" du monde.
Une personne sur neuf. En 2017, 821 millions de personnes dans le monde étaient en situation de manque chronique de nourriture contre 804 millions en 2016, soit une personne sur neuf sur la planète, estime le rapport annuel sur L'état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde publié mardi.
Le nombre de personnes souffrant de la faim retrouve ainsi son niveau "d'il y a dix ans" et confirme "l'inversion de la tendance à la baisse" engagée depuis 2015, souligne le rapport rédigé par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA), l'UNICEF, le Programme alimentaire mondial (PAM), et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Quels continents sont les plus touchés ? "La situation s'aggrave en Amérique du Sud, et dans la plupart des régions d'Afrique, et le recul de la sous-alimentation qui caractérisait l'Asie jusqu'à une période récente, semble considérablement ralentir dans cette région" note le rapport. "Si nous ne redoublons pas d'efforts nous risquons de manquer totalement l'objectif de l'élimination de la faim d'ici à 2030", prescrite par les Objectifs de développement durable de l'ONU, s'inquiètent les agences onusiennes.
L'agriculture impactée par le changement du climat. Après s'être penché l'an dernier sur l'influence des conflits pour expliquer la remontée de la faim dans le monde, le rapport analyse en détail les liens avec le climat. "La variabilité du climat et les extrêmes climatiques sont des facteurs essentiels de la récente recrudescence de la faim dans le monde et l'une des principales causes des graves crises alimentaires" souligne le texte. "De plus en plus d'éléments laissent à penser que le changement climatique a déjà des répercussions sur l'agriculture et la sécurité alimentaire" ajoute le rapport.
Un seul point positif : la croissance des enfants. Côté santé, l'ONU s'alarme de l'augmentation de l'obésité chez les adultes, avec "plus d'un adulte sur huit dans le monde" concerné par ce fléau, désormais rangé dans les "multiples formes de malnutrition" existantes. L'ONU s'inquiète aussi de la santé des femmes : "une femme sur trois en âge de procréer souffre d'anémie", avec "d'importantes conséquences" pour leur santé et celle de leurs enfants. Seul progrès, la proportion d'enfants souffrant de retards de croissance diminue à 22% contre 25%, mais touche encore 151 millions d'enfants.