Il faut rester très prudent après la disparition des radars cette nuit d’un avion d’EgyptAir, un A320 qui transportait 66 personnes dont 56 passagers et 10 membres d'équipage. "La priorité est de commencer l’enquête et de retrouver si possible des débris d’appareil et plus tard, la trace de l’épave. On peut faire plusieurs hypothèses. On pense forcément à la possibilité d’un attentat à bord, avec une bombe ou un kamikaze. L’hypothèse d’un accident technique alors que les conditions météo de vol étaient bonnes semble également possible, mais on ne va pas la privilégier. On aurait pu également penser à un missile, comme ce fut le cas pour l’avion de la Malaysia Airlines en juillet 2014", a expliqué sur Europe 1 jeudi matin, Jean-Paul Troadec, l’ancien président du BEA, le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses pour la sécurité de l’Aviation civile.
"Ce n'est pas un problème de radar". On sait que l’avion a décollé à 23h09 du terminal 1 de Roissy avant de disparaître des radars à 2h45. Il n’y a eu, selon un officier égyptien, aucun appel de détresse du pilote signalant une perte d’altitude. En évoquant des recherches de débris, Jean-Paul Troadec n’émet que peu de doutes sur le sort de l’avion. "A cette heure-ci, si la disparition était uniquement liée à une panne de radar, l’avion se serait déjà posé. L’avion a probablement disparu en mer donc une fois qu’on aura localisé l’endroit, on enverra des navires, des avions et des hélicoptères pour tenter de trouver des débris à la surface de l’eau. Ensuite il faudra se dépêcher de faire les recherches en mer dans une zone qui est très profonde, environ 3.000 mètres de profondeur à cet endroit-là", a-t-il ainsi affirmé.
"On peut penser à un attentat". Selon le spécialiste de l'aviation civile, "si l’équipage n’a pas envoyé de message d’alerte, c’est que l'événement a été très brutal. Un accident de moteur ou un problème technique ne produit pas d’accident instantanément. Là, l’équipage n’a pas réagi donc on peut penser à un attentat". D'autant que, pour lui, la compagnie aérienne n'est pas à remettre en cause pour le moment. "EgyptAir est une compagnie qui a l’autorisation de desservir l’Europe, elle ne fait donc pas partie de la liste noire de l’Union Européenne. En plus, il s'agit d'un A320, un avion moderne donc la qualité de la maintenance et de l’avion n’est pas remise en cause", a ajouté Jean-Paul Troadec.
"Il peut y avoir des survivants mais c'est peu vraisemblable". La première chose à faire est donc"d’envoyer des avions sur place car ce seront les premiers. On va également détourner des bateaux de la région pour qu’ils essaient de trouver des débris qu’il faut absolument récupérer car ils peuvent donner des indications sur l’accident. On peut également penser qu’il pourrait y avoir des survivants même si cela ne parait que très peu vraisemblable". L’enquête va maintenant être menée par les autorités égyptiennes avec la coopération du BEA et des experts d’Airbus.