Drôle de surprise pour les passagers du vol AF 22 qui fait la liaison entre Paris et New York. Lundi, ils ont pu apercevoir deux avions de chasse escorter leur appareil jusqu'à bon port. Les autorités américaines craignaient la présence d'une bombe ou d'une arme chimique à bord de l'avion et ont donc décidé d'enclencher la procédure de sécurité habituelle.
Une précaution. Tout commence par un coup de téléphone à la police du Maryland. Au bout du fil, un homme assure que l'avion d'Air France transporte des armes chimiques ou une bombe, les informations divergent selon les sources. "En général, ce genre de coups de téléphones est traité par le mépris", explique sur Europe 1 Alain Bauer, professeur de criminologie au Conservatoire national des Arts et métiers. "Il y a des règles très précises pour considérer le niveau d'importance d'une alerte" anonyme, assure l'expert en sécurité.
Malgré les appels à l'équipage, les autorités de sûreté aérienne semblent n'avoir eu aucune réponse. La presse américaine a indiqué que le centre opérationnel d'Air France n'aurait pas répondu aux appels en raison du jour férié en France. L'entreprise, elle, a contredit ces informations, assurant que tout s'est déroulé comme prévu dans ces cas. Toujours est-il que deux F-15 de l'armée américaine ont été dépêchés en escorte par précaution, une "procédure classique", commente Alain Bauer. En France, chaque année, environ 70 vols sont interceptés par des chasseurs de l'armée de l'air dans des circonstances similaires.
Atterrissage en zone de sécurité. Il s'agit de s'assurer que "le pilote atterrit là où on lui dit de le faire et nulle part ailleurs. Si l'avion est hors de contrôle", les chasseurs peuvent "le faire dévier en l'obligeant à changer de route ou éventuellement en utilisant une menace ultime : l'abattre", continue l'expert français.
Les pilotes de l'Airbus A330 ont suivi les recommandations de l'armée de l'air américaine et ont fait atterrir l'appareil "dans une zone spéciale de l'aéroport". Chaque passager a ensuite été fouillé, chaque bagage scrupuleusement vérifié avant de conclure qu'il ne s'agissait que d'un canular.
Neuf autres avions concernés. Alors les Etats-Unis ont-ils fait preuve d'un zèle exagéré ? "Depuis quinze jours, Washington a relevé son niveau d'alerte", rappelle Alain Bauer. Et puis lundi, les Américains fêtaient Memorial Day, un jour dédié aux forces armées. Dans ces circonstances, les autorités de sûreté aériennes ont été particulièrement prudentes. Le vol d'Air France n'est d'ailleurs pas le seul à avoir fait tressaillir Washington. Rien qu'en une journée, dix avions ont été l'objet de menaces, finalement jugées non crédibles.