"Il faut une enquête !". Voilà ce que réclame Ayman Soussan, le ministre adjoint des Affaires étrangères syrien qui nie l'implication du régime dans l'attaque chimique contre une ville rebelle syrienne. Selon lui, la Syrie "subit une campagne de manipulation et désinformation gigantesque". "Notre réalité, ce n'est pas ce qu'on voit à la télévision", assène-t-il.
Une "accusation politique". Accuser le régime de Bachar al-Assad dans cette attaque est une "accusation politique", affirme-t-il avant d'expliquer : "Toutes les informations que nous avons eues sur cette attaque venaient d'un organisme basé à Londres, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. C'est le bras médiatique des frères musulmans."
Les analyses ont pourtant confirmé l'utilisation de gaz sarin lors de ce bombardement. Il se défend en expliquant que "l'armée syrienne a bombardé un dépôt d'armes appartenant au Front al-Nosra. Peut-être que dans ce dépôt", il y a des armes chimiques. Il réclame donc une enquête sur le sujet, et ne craint pas les résultats de celle-ci : "Quand il y a une commission impartiale qui travaille de manière professionnelle, il n'y a aucun problème. Mais si vous avez une commission politisée, qui fait déjà son jugement avant d'aller sur place, c'est bizarre."
Les Etats-Unis "ont choisi d'être les ennemis de la Syrie." L'attaque chimique avait engendré une réponse militaire de la part des Etats-Unis, qui ont bombardé une base aérienne du régime syrien. Les USA sont-ils alors devenus les ennemis de la Syrie ? "Ce n'est pas nous qui en ont fait des ennemis. Ce sont eux qui ont choisi d'être les ennemis de la Syrie", explique Ayman Soussan.
"C'est au peuple syrien de choisir son président." Le ministre adjoint des Affaires étrangères syrien, défend par ailleurs, le modèle syrien. "C'est le seul pays laïc dans cette région. C'est le seul pays où tout le monde cohabite, chrétiens et musulmans. C'est ça le bon exemple que vous voulez détruire ?", martèle-t-il avant de défendre le président syrien : "Bachar al-Assad n'est pas Superman. C'est un homme courageux. S'il a pu tenir jusqu'aujourd'hui, c'est parce qu'il bénéficie du soutien de la majorité de son peuple. (...) C'est uniquement au peuple syrien de choisir son président. Pas à monsieur Hollande, ni Jean-Marc Ayrault, ni Barack Obama, ni Donald Trump."