"Salman Rushdie a accueilli cette nouvelle avec sang-froid et courage mais ses amis sont atterrés", selon Bernard-Henri Lévy. Mercredi, l'Iran a augmenté la prime qui récompensera l'assassin de l'écrivain britannique, la faisant passer de 3,3 à 3,9 millions de dollars (3,5 millions d'euros). L'auteur des Versets sataniques est en effet visé par une fatwa, lancée par l'ayatollah Ruhollah Khomeini, depuis 1989.
"L'Iran n'a pas changé." Pour Bernard-Henri Lévy, l'augmentation de cette prime est un "retour en arrière". "Salman Rushdie était en train de redevenir un homme libre. C'est de nouveau un gibier", a t-il regretté jeudi au micro d'Europe 1. "C'est épouvantable et cela pose un vrai problème. Cela veut dire que l'Iran n'a pas changé. L'Iran totalitaire, l'Iran terroriste est toujours debout." Or, le pays a renoué des relations diplomatiques avec de nombreux pays démocratiques, dont la France, après la signature d'un accord historique sur le nucléaire à l'été 2015.
"Des paroles fortes" attendues. Une normalisation que Bernard-Henri Lévy critique sévèrement. "C'est bien de négocier, mais la question Salman Rushdie devrait faire partie de ces négociations", a t-il affirmé, disant "attendre des paroles fortes" de la part du gouvernement français. "Il faut faire savoir aux Iraniens que les négociations tous azimuts engagées il y a quelques mois butent sur le cas d'un écrivain traqué par la meute des djihadistes." Le philosophe a également appelé à la "solidarité" avec l'écrivain britannique et un geste symbolique fort de la part de Paris. "Il faudrait que la France propose Salman Rushdie pour le Prix Nobel de littérature."