Le président syrien Bachar al-Assad a estimé lundi "difficile" d'envisager un cessez-le-feu proposé par les grandes puissances et qui doit théoriquement entrer en vigueur d'ici la fin de cette semaine. "Jusqu'à présent, ils disent qu'ils veulent un cessez-le-feu d'ici une semaine. Qui est capable de réunir toutes ces conditions en une semaine? Personne", a déclaré le président cité par l'agence officielle syrienne Sana.
Un cessez-le-feu et des actions humanitaires. "Si une organisation terroriste refuse le cessez-le-feu, qui lui demandera des comptes? Dans la pratique, parler (de cessez-le-feu) est difficile", a poursuivi Bachar al-Assad qui s'exprimait devant des avocats à Damas. Il s'agit du premier commentaire officiel du chef de l'Etat syrien sur un accord conclu entre les grandes puissances vendredi à Munich et qui prévoyait une "cessation des hostilités" d'ici une semaine ainsi qu'un accès humanitaire immédiat aux villes assiégées.
Cette éventuelle trêve n'aurait pas concerné les groupes jihadistes tels que l'organisation Etat islamique ou le Front al-Nosra, la branche d'Al-Qaïda en Syrie. "S'il y a cessez-le-feu, cela ne veut pas dire que chacun cessera d'utiliser les armes, ceci est le sens étroit du terme", a estimé Al-Assad. Une trêve "veut dire surtout arrêter de renforcer les positions des terroristes, les empêcher de transporter des armes ou des munitions", a-t-il ajouté, sans distinction entre l'opposition dite modérée et les islamistes.
Al-Assad envisage de "longs" combats. Quelques heures avant l'annonce d'un accord sur une trêve vendredi, Bachar al-Assad avait confié à l'AFP sa détermination à reconquérir tout le territoire syrien quitte à mener de "longs" combats. Les grandes puissances envisageaient cette cessation des hostilités dans l'espoir de relancer des négociations de paix entre le régime et l'opposition syrienne.