Des milliers de militants indépendantistes étaient massés aux abords du bâtiment de la vice-présidence catalane à Barcelone dans la nuit de mercredi à jeudi, alors que les opérations policières pour empêcher un référendum d'autodétermination interdit s'étaient multipliées. Ils se sont peu à peu dispersés dans le courant de la nuit. Vers 3 heures du matin, il ne restait plus qu'une poignée de 200 manifestants attendant la sortie d'agents de la garde civile chargés de perquisitions au siège de la vice-présidence du gouvernement catalan à Barcelone, la deuxième ville d'Espagne.
Perquisitions dans les bâtiments. "Cette nuit nous la passerons ici !", criaient trois heures plus tôt des milliers des militants indépendantistes, alors que d'autres promettaient de ne pas faire "un pas en arrière". "Certaines personnes qui voulaient partir n'ont pas quitté les lieux parce que nous n'avons pas voulu", a affirmé un des leaders de la manifestation, Jordi Sanchez, qui dirige une des principales associations indépendantistes, l'Assemblée nationale catalane (ANC), faisant allusion aux gardes civils chargés des perquisitions et bloqués dans le bâtiment. Les manifestations devant différents immeubles de l'exécutif avaient commencé mercredi dans la matinée quand s'est répandue la nouvelle de l'arrestation de 14 hauts responsables du gouvernement catalan, en parallèle à une vague de perquisitions dans plusieurs bâtiments de l'exécutif régional.
Un référendum d’autodétermination prévu le 1er octobre. L'exécutif catalan, dirigé par des séparatistes, est décidé à organiser coûte que coûte un référendum d'autodétermination le 1er octobre en dépit de son interdiction par la Cour constitutionnelle. Cependant, le gouvernement espagnol a promis de tout faire pour qu'il n'ait pas lieu. Mercredi, la garde civile a d'ailleurs saisi près de 10 millions de bulletins de vote, à Bigues, dans un entrepôt à 45 km au nord de Barcelone. La veille, elle avait saisi 45.000 convocations d'assesseurs pour les bureaux de vote.
Les indépendantistes dénoncent la "répression" de l'Etat espagnol "totalitaire". Face à ces opérations, les indépendantistes ont décidé de descendre dans la rue à Barcelone et dans d'autres villes de Catalogne pour réclamer le droit de voter, dénonçant la "répression" de l'Etat espagnol "totalitaire". Ils ont annoncé une nouvelle mobilisation jeudi à midi devant la Cour d'appel de Catalogne. Les séparatistes sont majoritaires - en sièges - au Parlement régional depuis septembre 2015. Mais les Catalans sont partagés presque à parts égales sur l'indépendance. En revanche plus de 70% souhaitent pouvoir s'exprimer à travers un référendum en bonne et due forme, selon tous les sondages.
Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a lui a appelé mercredi les dirigeants indépendantistes de Catalogne à "renoncer à l'escalade" réclamant un référendum d'autodétermination.