L’embarrassant feuilleton Barroso est loin d'être terminé. L'actuel président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a demandé à José Manuel Barroso, son prédécesseur, des "clarifications" sur son embauche en juillet par Goldman Sachs. Le recrutement de l'ancien Premier ministre portugais par la très controversée banque américaine a provoqué une vive polémique. Face à ce torrent de critiques, Jean-Claude Juncker a été forcé à sortir de sa réserve.
Une nomination soumise à l'avis du comité d'éthique. Dans un courrier rendu public lundi par la médiatrice de l'Union européenne, Emily O'Reilly, Jean-Claude Juncker, longtemps sur la défensive dans ce dossier, explique que la Commission a demandé à José Manuel Barroso de "fournir des clarifications sur ses nouvelles responsabilités et les termes de son contrat de travail". La réponse, poursuit-il, sera soumise à l'avis, non contraignant, du comité d'éthique ad hoc, chargé d'éclairer la Commission sur les projets de reconversion professionnelle des anciens commissaires européens et leur conformité ou non aux règles internes de bonne conduite.
Une banque souvent critiquée. L'ancien Premier ministre conservateur portugais José Manuel Barroso, qui a présidé la Commission de 2004 à 2014, a été chargé au début de l'été par la banque d'affaires américaine Goldman Sachs de la conseiller sur les questions liées au Brexit. Cette nomination avait été accueillie par de vives protestations, notamment au Portugal et en France, où le président François Hollande l'a qualifiée de "moralement inacceptable". La banque américaine a été maintes fois pointée du doigt, notamment pour son rôle dans la crise grecque.