Une filiale belge d'EDF a téléphoné la semaine dernière à cinq de ses salariés pour les informer de leur licenciement, a indiqué jeudi Le Parisien. Jeudi dernier, quatorze salariés des services informatiques et de vente de Luminus, une filiale belge d'EDF, ont été informés de leur licenciement, écrit le quotidien.
"Je n'en suis pas revenu". Problème : pour au moins cinq d'entre eux, la direction de cette entreprise de 900 personnes, spécialisée dans la production d'électricité, a estimé qu'un simple coup de fil ferait l'affaire, affirme le journal. "Ce jour-là, je ne travaillais pas. J'étais chez moi quand j'ai vu que mon chef m'avait laissé un message. Je n'en suis pas revenu. Il m'expliquait de façon très mécanique, comme s'il lisait un texte, que mon contrat prenait fin ce jour pour raisons économiques", raconte l'un d'eux. Le lendemain, une lettre recommandée lui a confirmé la nouvelle, précise le quotidien.
Du "terrorisme social". "Pour certains de mes collègues, ça a été beaucoup plus rude. Après le coup de fil, ils ont carrément retrouvé leurs affaires dans un carton déposé à l'accueil alors que leur casier était censé être fermé à clé", poursuit-il. L'un des principaux syndicats du secteur, Gazelco, parle, lui, de "terrorisme social", selon le journal. "Nous redoutons que ce ne soit qu'un galop d'essai"', estime pour sa part Antonio Murillo Calvo, de la branche Bâtiment industrie énergie (BIE) du syndicat CSC. Interrogé par Le Parisien, la direction du groupe EDF a reconnu des "maladresses".
Regrets de la direction. "Même s'il s'agissait au départ d'une bonne intention, qui était de prévenir les salariés concernés pour qu'ils ne l'apprennent pas par d'autres voies, nous ne cautionnons pas ces pratiques inappropriées qui ne sont pas fidèles aux valeurs du groupe", souligne la direction. Un courrier en ce sens du patron du groupe, Jean-Bernard Lévy, sera adressé jeudi aux fédérations syndicales mondiales, indique Le Parisien. "Le directeur général d'EDF Luminus parlera de ce sujet lors du prochain conseil d'entreprise le 20 juillet, où il exprimera ses regrets", ajoute EDF.