Sur la route, on voit encore des traces de sang. Juste à côté, au pied d’un arbre, des bouquets de fleurs déposés par les habitants. Dimanche, une voiture a foncé dans une foule se rassemblant pour participer à un carnaval tôt dans le sud de la Belgique, à Strépy-Bracquegnies, village dépendant de la ville de La Louvière, tuant six personnes et en blessant 26 autres dont dix grièvement dans un dernier bilan dimanche soir. Fabrice Collignon était présent lors du drame. Au micro d'Europe 1, il raconte l’instant où la voiture a percuté la foule : "Le temps de se dire 'qu’est-ce qu’il se passe', c’était terminé."
Les habitants sur le qui-vive
Fabrice Collignon poursuit son témoignage : "Une seconde avant, les gens étaient heureux d’entendre les tambours et une seconde après, c'était des cris, des pleurs, des enfants qui appellent leurs parents. J'ai vu des gens retomber avec du sang qui coulaient de leur tête, certains étaient inertes. C'est inimaginable et horrible", raconte le témoin du drame, soulignant que sa vie n'avait tenu "qu'à un mètre". Il s’est écarté de la route pour décrocher son téléphone et n’a pas été percuté. Dans le village, les gens se retournent désormais quand une voiture arrive derrière eux.
Les habitants se retournent désormais au passage de chaque voiture.
Crédits : Maximilien Carlier/Europe 1
Mélanie, une riveraine, est émue, elle qui a l’habitude de faire des carnavals. "Cela aurait pu nous arriver aussi. Il n'y a pas de mot. Qu’est-ce qu’il s’est passé dans la tête de ces gens-là ? Qu’est-ce qu’ils ont voulu faire ?", s'interroge-t-elle au micro d'Europe 1. Et enchaîne : "Les auteurs sont des dégénérés", selon elle, "mais tout ça ne nous empêchera pas de continuer à faire la fête. Rien ne pourra arrêter le folklore, surtout ici en Belgique".
Les deux personnes dans la voiture qui a foncé dans la foule ont été arrêtées. Ils rentraient de soirée alcoolisés à bord d’une BMW série 5 de couleur noire.