Six attentats ont été déjoués en Belgique au cours des deux dernières années, a indiqué mardi un haut responsable de la police belge dans une interview au quotidien La Dernière Heure. "Je peux vous annoncer, en concertation avec l'Ocam (Organe de coordination pour l'analyse de la menace), qu'en deux ans, depuis novembre 2014 précisément, nous avons pu déjouer pas moins de six attentats", a déclaré le directeur de la police judiciaire de Bruxelles Eric Jacobs, sans donner plus de détails.
Les services de renseignement débordés. Le 15 janvier 2015, la police belge avait démantelé la "cellule de Verviers", dans l'est de la Belgique, considérée comme le "brouillon" des commandos djihadistes qui ont frappé Paris le 13 novembre 2015, avant qu'elle ne passe à l'acte. Mais le 22 mars 2016, malgré l'arrestation quatre jours plus tôt à Bruxelles du seul survivant des commandos de Paris, Salah Abdeslam, des djihadistes de l'organisation État islamique (EI) commettaient un double attentat à l'aéroport et dans le métro de la capitale belge, tuant 32 personnes. Depuis lors, les services de police et de renseignement belges sont confrontés à une charge de travail impressionnante, selon Eric Jacobs.
600 informations par jour. "Nous faisons face depuis les attentats de Bruxelles à un flux important d'infos. Les signalements parviennent beaucoup plus qu'avant. Nous recevons jusqu'à 600 informations par jour", explique le directeur de la PJ bruxelloise. "Beaucoup d'infos ne sont pas pertinentes, mais lorsqu'on nous indique que telle voiture grise est suspecte, si on ne vérifie pas et qu'il y a un attentat le lendemain, on va nous dire qu'on savait et qu'on n'a rien fait", ajoute Eric Jacobs.
Une menace élevée. Le niveau de la menace terroriste en Belgique est toujours évalué à 3 (menace "possible et vraisemblable") sur une échelle de 4 et il devrait le rester pendant toute la période des fêtes de fin d'année. "45% des effectifs de toute la police judiciaire fédérale de Bruxelles sont mobilisés pour des dossiers de terrorisme", explique encore le patron de la PJ de la capitale belge, selon qui "il est évident qu'il faudra continuer à renforcer les services de police". Selon Eric Jacobs, avec l'augmentation de la population à Bruxelles depuis 20 ans, les groupes radicaux n'ont cessé de se multiplier. "On compte plus de 200 nationalités dans la capitale (belge). Il n'y a pas que Daech (acronyme de l'État islamique). Il y a d'autres mouvements radicaux", précise-t-il.