Deux délégués syndicaux de l'aéroport de Charleroi, en Belgique, ont été inculpés pour "organisation criminelle", l'un d'entre eux étant aussi soupçonné d'"incitation à commettre un attentat terroriste", a indiqué vendredi à l'AFP le parquet de Charleroi, confirmant des informations de presse.
Soupçonné d'avoir appelé au meurtre de policiers. Le principal suspect, un bagagiste de l'aéroport nommé "Mustapha A." selon la presse, est soupçonné d'avoir appelé sur un site internet au meurtre de policiers en mai dernier. Une instruction a été ouverte, et des écoutes téléphoniques ont conduit les enquêteurs à le soupçonner aussi d'avoir exercé des pressions sur d'autres membres du personnel de l'aéroport pour favoriser l'engagement de "non Belges", a précisé l'agence Belga. Ce suspect a été écroué le 17 novembre après son inculpation pour "incitation à commettre un attentat terroriste", "organisation criminelle", "harcèlement sur le lieu de travail" et "discrimination à l'embauche de travailleurs", a détaillé à l'AFP Vincent Fiasse, procureur-adjoint à Charleroi (sud de la Belgique).
Un autre délégué du même syndicat mis en cause. Dans le cadre de la même enquête, un autre délégué du même syndicat, la CSC (chrétien), a à son tour été mis en cause à la fin du mois dernier, pour de supposées menaces à l'égard de salariés. Il a été inculpé le 28 novembre mais remis en liberté sous conditions. Lui sont reprochés les chefs d'"organisation criminelle" et de "harcèlement sur le lieu de travail", selon le magistrat du parquet. Jeudi soir, lors d'un conseil d'administration réuni en urgence, la société gestionnaire de l'aéroport BSCA (Brussels South Charleroi Airport) a décidé de se constituer partie civile dans l'enquête judiciaire, par le biais d'une plainte contre X.
De son côté le syndicat chrétien a assuré que les faits reprochés à ses délégués n'avaient "rien à voir avec le travail syndical mené au sein de l'équipe de la CSC". "On participe à l'enquête selon notre petit périmètre mais on ne va pas au-delà. Rien ne s'est passé dans le cadre syndical", a déclaré à l'AFP Yves Lambot, un des responsables de la CSC. Il a précisé que le principal suspect, délégué syndical depuis six ans, s'était vu retirer son badge d'accès aux espaces protégés de l'aéroport.