La police belge a saisi un lance-roquettes, une cinquantaine d'autres armes, du matériel à la gloire du IIIe Reich, et arrêté 12 personnes, dans le cadre d'une vaste opération visant la bande de motards des Hells Angels dans le nord du pays, ont annoncé mercredi les autorités.
Parmi les douze personnes interpellées, cinq ont été écrouées mercredi - après avoir été interpellées mardi -, a indiqué le parquet fédéral belge dans un communiqué diffusé dans la soirée. Trois suspects ont été remis en liberté, et le juge d'instruction chargé de l'enquête devait encore statuer sur le cas de quatre autres, selon la même source. Aucune identité n'a été précisée. Au total 18 perquisitions avaient été menées mardi soir par la police judiciaire fédérale du Limbourg, sur ordre d'un juge d'instruction de cette province de la partie néerlandophone de la Belgique limitrophe des Pays-Bas.
Le rôle important de la frontière. Les sites visés, presque tous situés dans cette province, sont des lieux de rassemblement supposés de Hells Angels ("Anges de l'enfer") ou de "clubs qui les soutiennent", a expliqué Rudi Schellingen, responsable de la zone de police de Genk, dans le nord du pays, lors d'une conférence de presse mercredi matin. "La situation frontalière de la province du Limbourg joue ici un rôle important", a assuré de son côté Wenke Roggen, porte-parole du parquet fédéral. "Les bandes criminelles de motards qui sont interdites à l'étranger, ou mises sous pression, cherchent une nouvelle base d'opération dans la province du Limbourg", a-t-elle ajouté, faisant allusion à la politique répressive des Pays-Bas contre les gangs de motards.
Les Bandidos, interdits aux Pays-Bas. En décembre la justice néerlandaise avait interdit sur tout le territoire du pays les "Bandidos", émanation d'un célèbre gang de bikers fondé dans les années 1960 aux États-Unis. Comme les Bandidos, leurs rivaux Hells Angels sont accusés dans plusieurs pays européens de promouvoir la violence et d'être impliqués dans la criminalité organisée.
"Exploitation de la prostitution". Dans le cadre du dossier instruit à Tongres, qui a motivé les perquisitions de mardi, le juge est saisi d'une multitude de faits, a précisé Mme Roggen à la chaîne publique RTBF. Elle a cité les chefs d'"extorsion, infraction à la législation sur les stupéfiants, sur les armes, appartenance à une organisation criminelle, vol avec violence, exploitation de la prostitution, d'une maison de débauche, menaces, coups et blessures volontaires, incendie volontaire la nuit".
Des attributs nazis. Lors des perquisitions, conduites par la police judiciaire fédérale du Limbourg ont été saisis plus de 50 armes (couteaux et armes à feu) ainsi qu'un lance-roquettes, des coups-de-poing américains, des sprays au poivre, environ 800 cartouches, du haschisch et 10.000 euros en liquide, a détaillé l'agence Belga. Il y avait aussi "des gilets pare-balles, des logos de la police et des attributs nazis et liés à la SS", selon la même source.