Pour Bernard-Henri Lévy, il faut "parler davantage" du référendum organisé en Turquie par Recep Tayyip Erdogan. "C'est un événement majeur pour l'Europe", a expliqué dimanche au micro d'Europe 1 le philosophe, invité du Grand rendez-vous.
"La Turquie est un des théâtres où se joue la bataille mondiale entre l'islam des lumières et l'islam fondamentaliste", a-t-il justifié, dénonçant les velléités autoritaires du "sultan néo-ottoman Erdogan", qui "fait partie des hommes qui avec Poutine veulent déstabiliser l'Europe".
"Si le oui l'emportait, le peuple turc tomberait sous une férule et une chape de plomb dont on n'a pas idée ici", prédit BHL alors que les Turcs sont invités à voter ce dimanche sur un élargissement des pouvoirs présidentiels. Dans ce cas, le philosophe invite à "ne pas fermer la porte mais créer des liens avec la population résistante", celle qui tente d'opposer un modèle démocratique.
"Bras d'honneur à l'Europe". "Erdogan veut donner une leçon à son propre peuple, aux journalistes, aux magistrats", a encore regretté Bernard-Henri Lévy, qui appelle les dirigeants européens à faire preuve de plus de fermeté face à une "Turquie néo-ottomane (qui) a fait à l'Europe un bras d'honneur". Pour BHL, il est nécessaire d'avoir "des mots aussi durs avec Erdogan que ceux qu'on a eus avec Trump" pour défendre des idéaux démocratiques. "L'Europe est toujours partagée entre le mol affaissement et la volonté de défendre ses valeurs. Je constate aujourd'hui que la volonté de défendre ses valeurs n'est pas ce qu'on entend le plus."
Je suis heureux que l'on aborde enfin ces grandes questions internationales, qui n'auront pas été assez traitées pdt cette campagne @Europe1
— Bernard-Henri Lévy (@BHL) 16 avril 2017