Le Parlement du Népal a élu mardi la communiste Bidhya Bhandari à la présidence du pays, qui devient ainsi la première femme à accéder à cette fonction principalement symbolique, un mois après l'adoption d'une nouvelle Constitution.
Vice-présidente du Parti communiste. Ancienne ministre de la Défense (2009-2011) et vice-présidente du Parti communiste du Népal (marxiste-léniniste unifié), Mme Bhandari a battu son concurrent Kul Bahadur Gurung par 327 voix contre 214. Elle remplace le chef de l'Etat Ram Baran Yadav, élu en 2008 premier président de ce pays himalayen suite à la chute de la monarchie hindoue qui régnait depuis 240 ans. Bidhya Bhandari, 54 ans, est l'une des rares femmes à siéger au Parlement népalais.
"Une société dominée par les hommes". "Certains pourraient dire qu'elle n'est pas la personne la plus féministe à devenir présidente", nuance Guna Raj Luitel, rédacteur-en-chef du quotidien népalais Nagarik Daily. "Mais elle est une femme célibataire (veuve et mère de deux enfants, ndlr) dans une société dominée par les hommes qui a fait un sacré parcours en politique et c'est assez louable", ajoute-t-il. Le prédécesseur de Mme Bhandari, qui avait pris ses fonctions en 2008, était censé ne rester en poste que deux ans, mais les différends politiques ont retardé pendant des années le vote d'une nouvelle loi fondamentale.
Finalement adoptée en septembre dernier, la nouvelle Constitution, qui prévoit notamment un partage de ce pays de 28 millions d'habitants en sept provinces, remplace un texte provisoire mis en place après l'abolition de la monarchie en 2006, au terme d'une décennie de guerre civile contre la guérilla maoïste.