Le gouvernement allemand et la Commission européenne mènent des discussions concernant la création d'une taxe européenne exceptionnelle, destinée à financer la gestion de la crise des migrants, rapporte samedi la presse allemande. L'information a toutefois été démentie par Berlin.
Aider les pays de l'Europe du sud. Cette semaine, en marge de l'assemblée générale FMI-Banque mondiale, Berlin et Bruxelles ont évoqué lors d'échanges informels l'augmentation des ressources du budget européen grâce à un impôt spécial. Elle pourrait prendre la forme d'une surtaxe sur les carburants ou sur la TVA, écrit le journal sur son site internet. Ce système serait inspiré du modèle de soutien "Soli-Zuschlag" des Allemands de l'Ouest envers ceux de l'Est depuis la Réunification en 1990. Les sommes ainsi récoltées pourraient être versées à des pays comme l'Espagne, l'Italie, la Bulgarie ou la Grèce pour mieux sécuriser leurs frontières. Elles pourraient également être utilisées en dehors d'Europe, pour améliorer les conditions de prise en charge des migrants dans les pays "sûrs" en périphérie de l'Union ainsi que les conditions de vie dans leurs pays d'origine, selon le journal.
Faux, répond Berlin. Ces informations ont depuis été démenties par Berlin : "Le fait est que nous ne voulons ni augmentation d'impôts en Allemagne, ni l'introduction d'un impôt à l'échelon de l'Union européenne", a déclaré samedi matin à Berlin Steffen Seibert, le porte-parole du gouvernement allemand. Berlin et Bruxelles sont cependant bien à la recherche de nouvelles sources de revenus pour mettre en oeuvre des mesures visant à freiner l'afflux de migrants vers l'Europe, assure toutefois la Süddeutsche Zeitung.
1,5 million d'arrivées en Allemagne en 2015 ? Cette semaine, les arrivées de migrants se sont encore accélérées en Grèce (7.000 par jour). L'Allemagne pourrait, elle, devoir accueillir jusqu'à 1,5 million de personnes en 2015, un chiffre bien supérieur à ceux avancés par les autorités, a affirmé lundi le quotidien allemand Bild. L'UE, elle, s'est engagée jeudi soir à aider davantage les pays de transit des Balkans occidentaux et les voisins de la Syrie, frappés par l'exode de réfugiés vers l'Europe, tout en leur demandant des contreparties, lors d'une conférence à Luxembourg avec des représentants de tous ces pays.