Au moins 30 personnes ont été tuées lundi dans des combats acharnés entre rebelles d'un groupe ethnique et forces de sécurité birmanes dans la région de Kokang, au nord-est de la Birmanie, près de la frontière avec la Chine, a annoncé le gouvernement birman. Au moins 20 hommes d'un groupe armé rebelle, cinq policiers et cinq civils sont morts dans des affrontements à Laukkai, principale ville de cette région sinisante dans l'État Shan, précise un communiqué du bureau de la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi. Une source de l'armée a indiqué que les combats se poursuivaient à la tombée de la nuit. "Les habitants de la ville s'enfuient", a déclaré cette source, "nous n'avons pas encore de chiffres exacts".
Les rebelles habillés en policiers. Selon le communiqué du bureau d'Aung San Suu Kyi, accompagné de photos montrant des morts et des blessés, "de nombreux civils innocents y compris un enseignant d'école primaire (...) ont été tués en raison des attaques du groupe armé MNDAA", la Myanmar Nationalities Democratic Alliance Army. Des rebelles de ce groupe dont certains étaient vêtus d'uniformes de policiers ont attaqué tôt lundi des postes de la police et de l'armée puis ont attaqué des sites dans la ville, poursuit le communiqué. Des tirs d'artillerie et d'armes légères ont été échangés tout au long de la journée. Des images filmées non sourcées circulant sur les réseaux sociaux montraient ce qui semblait être des quartiers de la ville en feu lundi après-midi, avec des civils courant pour se protéger au son d'échanges de tirs.
Des combats réguliers. L'Alliance du Nord, composée de quatre groupes rebelles dont le MNDAA, a confirmé que ses membres combattaient à Laukkai. Dans un message posté sur Facebook, elle a indiqué qu'il s'agissait d'une opération d'"auto-défense" face à une "offensive ennemie". Les affrontements avec l'Alliance du Nord se sont intensifiés dans l'État Shan depuis fin 2016, faisant plus de 160 morts dans la zone frontalière. Depuis son indépendance en 1948, la Birmanie, où vivent plus de 130 ethnies différentes, est confrontée au soulèvement de groupes qui réclament plus d'autonomie. Dans plusieurs régions frontalières, des combats meurtriers opposent armée et mouvements rebelles. Depuis sa victoire historique aux élections de 2015, la dirigeante de facto Aung San Suu Kyi a fait du processus de paix une de ses priorités.