Birmanie : "Aung San Suu Kyi persécute les musulmans", dénonce Bernard Kouchner

Bernard Kouchner exhorte la communauté internationale à arrêter les violences contre les musulmans en Birmanie.
Bernard Kouchner exhorte la communauté internationale à arrêter les violences contre les musulmans en Birmanie.
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J.R. , modifié à
L’ancien ministre des Affaires étrangères a vivement critiqué la dirigeante birmane, responsable selon lui de la répression contre les Rohingyas. 
INTERVIEW

Les violences contre les musulmans rohingyas en Birmanie indignent la communauté internationale. L’ONU a ainsi condamné un "nettoyage ethnique" et a réuni mercredi le Conseil de sécurité pour évoquer ce dossier. Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, la dirigeante birmane et prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi est clairement responsable de cette campagne de répression. "C’est une tuerie. Ce n’est pas parce qu’on a le prix Nobel qu’on est pure. Elle persécute les musulmans sur son territoire", a dénoncé Bernard Kouchner, mercredi soir sur Europe 1.

"Il faut remettre en question son prix Nobel". "Aung San Suu Kyi est cheffe de la majorité, elle a une large majorité au parlement. Bien sûr qu’elle est responsable. Rien que se taire en raison de l’image d’Aung San Suu Kyi est intolérable", a poursuivi l’ancien ministre. "Tout le monde savait que les Rohingyas souffraient. Il faut remettre en question (son prix Nobel) au niveau de la morale et de la pureté. On pourrait croire que les généraux ont encore le pouvoir mais malheureusement, je crains qu’elle ait le pouvoir."

"Il faut réagir pour que ça s’arrête." "Aung San Suu Kyi dit elle-même que ces gens ne sont pas chez eux. Ce n’est pas parce qu’elle a le prix Nobel qu’il faut la pardonner. On ne peut pas pardonner de tels actes. C’est une guerre de religions. Il ne faut pas croire que tous les bouddhistes sont gentils et doux", a affirmé Bernard Kouchner. "Il faut réagir pour que ça s’arrête. Ce sont des gens qu’on considère comme des pestiférés. Comme elle ne le dénonce pas, elle est complice", a conclu l’ancien ministre.  

 

Le comité Nobel exclut la possibilité de retirer le prix Nobel à Aung San Suu Kyi. Une pétition, signée par plus de 364.000 personnes dans le monde, réclame le retrait du prix Nobel attribué en 1991 à Aung San Suu Kyi. Cette éventualité a toutefois été exclue par le comité Nobel norvégien. "Ni le testament d'Alfred Nobel ni les statuts de la Fondation Nobel n'ouvrent la possibilité qu'un prix Nobel soit retiré. La question ne se pose donc pas formellement", a déclaré le secrétaire du comité, Olav Njølstad. "Seuls les efforts d'un lauréat jusqu'à l'attribution du prix sont évalués par la comité Nobel", pas son action ultérieure, a-t-il ajouté.