La compagnie Qatar Airways a annoncé samedi, après le blocage par un juge fédéral américain du décret anti-immigration de Donald Trump, qu'elle transporterait vers les États-Unis les ressortissants de sept pays interdits ces derniers jours d'entrée aux États-Unis.
Des directives envoyées aux aéroports. En Égypte, un responsable à l'aéroport du Caire a indiqué que les compagnies aériennes avaient reçu un avis de l'aéroport JFK à New York sur l'arrêt de l'application du décret du président américain qui interdit l'entrée des États-Unis aux ressortissants d'Irak, d'Iran, de Libye, de Somalie, du Soudan, de Syrie et du Yémen, ainsi qu'à tous les réfugiés. L'avis concerne tous les passagers en possession d'un visa d'immigration ou de tourisme, qu'ils prennent un vol direct vers les États-Unis ou transitent par un autre aéroport, a ajouté ce responsable à l'aéroport du Caire sous le couvert de l'anonymat.
Qatar Airways se conforme aux nouvelles règles. Sur son site, Qatar Airways indique qu'elle va se conformer aux nouvelles directives, du moment que les passagers possèdent un visa en règle. "Les ressortissants des sept pays, ainsi que tous les réfugiés en possession d'un visa en règle ou d'une résidence permanente (green card) seront autorisés à se rendre aux États-Unis", ajoute la compagnie.
Des étrangers bloqués dans les aéroports. Le juge fédéral de Seattle a bloqué vendredi le décret de Donald Trump qui avait suscité de vives protestations internationales et la condamnation des organisations de défense des droits de l'Homme. De nombreux ressortissants de ces sept pays ont été retenus ces derniers jours dans les aéroports américains à leur arrivée ou empêchés d'embarquer au départ d'autres pays, suscitant de vives protestations internationales et la condamnation des organisations de défense des droits de l'Homme.
"Prenez un avion pour n'importe quelle ville". Qatar Airways qui dessert au moins 15 villes américaines dont New York, Atlanta et Chicago, s'était dans un premier temps conformé à l'interdiction. À Téhéran, une agence de voyage a conseillé aux Iraniens qui souhaitaient se rendre aux États-Unis de le faire le plus vite possible. "À tous ceux qui ont un visa, d'immigration ou autre, (...) prenez un avion pour n'importe quelle ville (des États-Unis) ce soir", a affirmé le conseiller de cette agence sous le couvert d'anonymat.
La décision du juge fédéral peut "être rejetée en appel", a-t-il prévenu, conseillant aux Iraniens de ne signer aucun document s'ils étaient empêchés d'entrer sur le sol américain à leur arrivée à l'aéroport. La Maison Blanche a promis de répliquer au blocage en affirmant que le ministre de la Justice entendait "déposer une injonction d'urgence pour" faire appliquer le décret et annuler la décision du juge fédéral.