La Russie condamne le bombardement "inacceptable" par la coalition menée par les États-Unis d'un convoi lié au régime syrien près de la frontière jordanienne, a indiqué vendredi un haut responsable de la diplomatie russe cité à Genève par les agences russes.
Un bombardement "inacceptable" pour la Russie. "Toute action militaire aggravant la situation en Syrie influe de fait sur le processus politique. D'autant plus quand il s'agit d'actions (militaires) menées contre les forces armées syriennes", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov, cité par Ria Novosti. "C'est absolument inacceptable et cela constitue une violation de la souveraineté de la Syrie", a ajouté le diplomate.
Une "agression de la coalition" pour la Syrie. Plus tôt vendredi, la Syrie a également condamné "l'agression de la coalition" internationale contre son armée la veille dans le Sud-Est du pays et qui a fait des "morts", selon une source militaire syrienne. "La soi-disant coalition a attaqué hier à 16h30 (15h30 à Paris) une position de l'armée arabe syrienne sur la route d'Al-Tanaf dans la région syrienne de Badia, tuant plusieurs martyrs et causant des dégâts matériels", a précisé cette source citée par l'agence officielle Sana.
Un convoi qui était "une menace". Les États-Unis ont bombardé jeudi un convoi lié au régime syrien près de la frontière jordanienne, jugé menaçant pour des forces de la coalition contre le groupe État islamique, a indiqué le Pentagone. "La coalition a frappé des forces pro-régime (...) qui posaient une menace pour des forces américaines et des forces alliées (syriennes) à At Tanf" près de la frontière jordanienne, a déclaré le colonel Ryan Dillon, un porte-parole militaire de la coalition en Irak.
Une tentative de dissuasion russe. La ville d'At Tanf est utilisée par des forces spéciales américaines et britanniques pour entraîner des rebelles syriens qui se battent contre le groupe État islamique. La coalition a tenté de dissuader le convoi de continuer sa progression, selon plusieurs responsables américains. Elle a utilisé notamment la ligne de communication spéciale mise en place avec la Russie, alliée du régime syrien, pour éviter les incidents entre avions russes et avions de la coalition dans le ciel de la Syrie.
Il y a eu des "tentatives apparentes de la Russie" pour dissuader les forces bombardées de se diriger vers At Tanf, a indiqué le colonel Dillon. La coalition a aussi envoyé des avions effectuer des tirs d'avertissement avant de procéder aux frappes, a-t-il précisé. Selon le responsable de la défense anonyme, les véhicules bombardés comprenaient notamment un char et un bulldozer.
Un incident ponctuel. Pour les responsables américains, il s'agit d'un incident ponctuel, qui n'annonce pas de changement dans la stratégie de la coalition qui ne combat que les djihadistes en Syrie. Les États-Unis et la coalition ne bombardent pas les forces liées au régime syrien, à l'exception du bombardement de la base aérienne syrienne d'Al-Chaayrate début avril par les États-Unis dans la foulée d'une attaque chimique imputée à Damas.