Après avoir pris officiellement ses fonction mercredi, et réclamé un nouvel accord de divorce avec Bruxelles, le nouveau Premier ministre britannique doit donner ses priorités en matière de politique interne.
Le nouveau Premier ministre britannique va dévoiler samedi ses priorités en matière de santé, éducation et infrastructures dans un discours à Manchester, au nord-ouest de l'Angleterre, au milieu de spéculations croissantes sur la possibilité qu'il convoque des élections législatives anticipées.
Après avoir affiché la couleur sur le Brexit, réclamant de l'Union européenne un nouvel accord de divorce, Boris Johnson, qui a pris ses fonctions mercredi, a décidé de se concentrer sur son agenda domestique, promettant notamment vendredi d'augmenter nettement les effectifs de la police, victime de l'austérité budgétaire en place depuis l'arrivée des conservateurs au pouvoir en 2010. Selon les analystes, cela pourrait signifier qu'il se prépare à convoquer des élections dans l'espoir d'élargir sa majorité au parlement, actuellement de deux voix seulement, en comptant les dix élus de son allié, le petit parti ultra-conservateur nord-irlandais DUP.
Boris Johnson a cependant affirmé vendredi, lors d'un déplacement à Birmingham, qu'il excluait un scrutin, soulignant que les Britanniques en avaient assez d'être convoqués aux urnes. "Ce qu'ils veulent c'est être sortis de l'UE le 31 octobre", la date butoir fixée après deux reports du Brexit initialement prévu le 29 mars. "Ils ne veulent pas un autre événement électoral, ils ne veulent pas un référendum, ils ne veulent pas de nouvelles élections législatives", a-t-il dit selon des propos rapportés par l'agence de presse britannique PA.
Vers des élections législatives anticipées pour renforcer la majorité ?
Des élections pourraient aussi se profiler si les députés britanniques votent la censure contre son gouvernement pour tenter d'éviter une sortie de l'UE sans accord, que n'a pas exclue Boris Johnson. Jeudi, il avait jugé "inacceptable" l'accord de divorce négocié par Theresa May, à qui il a succédé, et avait réclamé en particulier "l'abolition" de la disposition controversée du "filet de sécurité" irlandais, faute de quoi son pays quitterait le giron européen sans accord.
Mais les dirigeants de l'UE ont répété qu'ils ne rouvriraient pas l'accord de divorce conclu en novembre.
Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, a accusé vendredi Boris Johnson de mettre "délibérément" le Royaume-Uni sur "la voie d'un choc frontal" avec l'UE. Samedi, Boris Johnson va "exposer sa vision pour rééquilibrer le pouvoir, la croissance et la productivité à travers le Royaume-Uni", selon des extraits de son discours publiés par avance par Downing Street. A son arrivée au pouvoir en juillet 2016, quelques semaines après le vote des Britanniques à 52% pour sortir de l'UE, Theresa May avait également promis de combattre les "injustices criantes", mais son mandat a complètement été écrasé par le dossier du Brexit, qui a conduit à sa chute faute d'avoir pu convaincre les députés britanniques de voter pour son accord avec Bruxelles.