L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal est entendu par le parquet antiterroriste d'Alger, et il a été placé sous mandat de dépôt, annonce son avocat. L'écrivain est poursuivi en vertu de l'article 87 du code pénal algérien. Celui-ci condamne tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement des institutions.
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal , arrêté en Algérie, a été entendu par le parquet antiterroriste d'Alger et a été placé sous mandat de dépôt, a annoncé mardi son avocat François Zimeray dans un communiqué envoyé à l'AFP. Boualem Sansal, "qui s'était rendu à Alger en confiance, est aujourd'hui placé en détention en vertu de l'article 87 bis du code pénal algérien qui réprime l'ensemble des atteintes à la sûreté de l'État", a écrit François Zimeray. "La privation de liberté d'un écrivain de 80 ans à raison de ses écrits est un acte grave."
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"Quelles que soient les blessures invoquées et les sensibilités heurtées, elles sont indissociables de l'idée même de liberté, chèrement conquise en Algérie ; il y a là une disproportion manifeste dont les auteurs n'ont vraisemblablement pas mesuré la portée", a-t-il encore ajouté. "S'il doit y avoir enquête, celle-ci ne justifie nullement que soit prolongée la détention de Boualem Sansal", a encore commenté François Zimeray.
"La diplomatie a besoin de discrétion pour agir"
Boualem Sansal, qui a critiqué les dirigeants algériens à de nombreuses reprises, a été arrêté mi-novembre alors qu'il arrivait dans son pays natal depuis la France. L'agence gouvernementale algérienne APS confirmait vendredi, sans préciser à quelle date ni pour quels motifs, "l'arrestation" à l'aéroport d'Alger de l'auteur de 2084 : la fin du monde. Selon plusieurs médias, elle a eu lieu le 16 novembre.
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La ministre déléguée chargée des Français de l'étranger Sophie Primas, interrogée mardi à l'Assemblée nationale sur la possibilité de sanctionner des dirigeants algériens dans cette affaire, avait demandé de la "discrétion". "À ce stade, je ne peux vous en dire davantage. Car oui, la diplomatie a besoin de discrétion pour agir, et non pas pour se taire", avait-elle affirmé. "Les services de l'État sont pleinement mobilisés pour suivre la situation de notre compatriote et lui permettre de bénéficier de la protection consulaire prévue par le droit", avait encore souligné la ministre.