"La détention sans fondement sérieux d'un écrivain n'est jamais acceptable", a écrit Rachida Dati sur X (ex-twitter), plus d'une semaine après l'arrestation de l'écrivain Boualem Sansal. Le Franco-algérien a été arrêté à la mi-novembre en arrivant en Algérie. La justice locale n'a pas communiqué les motifs pour lesquels le septuagénaire a été arrêté.
La ministre française de la Culture, Rachida Dati, a affirmé à son tour jeudi son soutien à l'écrivain Boualem Sansal, incarcéré en Algérie pour atteinte à la sûreté de l'État, "sans fondement sérieux" d'après elle. "La détention sans fondement sérieux d'un écrivain n'est jamais acceptable", a écrit Rachida Dati sur X, soulignant que "la détention de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal suscite un grand émoi en France et partout dans le monde".
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Pas de motifs communiqués
"Ministre de la Culture, je rappelle l'attachement indéfectible de la France à la liberté de création, à celle des écrivains et des intellectuels", a-t-elle ajouté. "L'État est mobilisé afin que Boualem Sansal soit libéré et puisse retrouver au plus tôt les siens en France", a rappelé la ministre. Boualem Sansal, 75 ans, et critique du pouvoir algérien, a été arrêté à l'aéroport d'Alger mi-novembre . La justice algérienne n'a pas communiqué les motifs pour lesquels il était poursuivi.
Son avocat François Zimeray a indiqué que c'était "en vertu de l'article 87 bis du code pénal algérien, qui réprime l'ensemble des atteintes à la sûreté de l'État". L'auteur de "2084 : la fin du monde" a reçu de multiples soutiens du monde des lettres.
"Nul ne peut chercher à faire taire les autrices et les auteurs"
Cette arrestation "illustre une nouvelle fois la répression exercée sur les intellectuels par des régimes déterminés à étouffer toute forme de critique ou de dissidence", ont déploré mercredi le Conseil permanent des écrivains en France et la Fédération des associations européennes d'écrivains.
"Nul ne peut chercher à faire taire les autrices et les auteurs, dont l'art et la parole sont et resteront libres", a clamé jeudi la Société des gens de lettres en France. Elle appelle "le gouvernement français à entreprendre tous ses efforts pour obtenir la libération rapide de notre confrère Boualem Sansal".