Au Brésil, le début de l'ère Bolsonaro donne déjà des envies de départ à certains. Le président d'extrême droite tout juste élu a promis une transition vers un régime de rupture, avec un nouveau modèle économique, mais aussi une politique de fermeté à l'encontre de ses opposants. Si certains disent avoir l'intention de rester pour "résister", d'autres ont déjà fait le choix de fuir le pays.
Partir pour fuir l'extrême droite. Ils sont intellectuels de gauche ayant combattu la dictature, banquière, également issue des minorités, au chômage à cause de la crise, ou bien, comme Rafael, militant des droits de l'Homme victime de violences policières. Pour eux, l'élection de dimanche incite à prendre la grande décision de partir pour fuir l'extrême droite.
"Je pars du Brésil pour quelques années." "Vraiment, ça me fait peur, comme homme noir des classes basses. Maintenant que le président est Bolsonaro, je ne sais pas ce que je peux faire comme militant politique ici. Donc je n'ai aucune chance de rester là. Je pars du Brésil pour quelques années", lâche Rafael au micro d'Europe 1. Franchir le pas, dans ce climat qu'il juge trop dégradé, pour être à Paris en décembre.
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"Je vais rester au Brésil. Je vais résister." Paulo et Sergi, un couple homosexuel de Rio, s'interrogent également. "Ma première envie ? Fuir ce pays ! Mais bon, je suis artiste. Et on l'a vu, dans le sens de l'histoire, l'art a toujours été le lieu de la lutte. L'art, c'est un visa pour la résistance donc je vais rester au Brésil. Je vais résister", assure Paulo. Il veut résister contre ce qu'il appelle une montée inédite de l'homophobie. Son mari, quant à lui, assure qu'il ne tiendra peut-être pas longtemps.