Brésil : Bolsonaro déterminé à libéraliser le port d'armes

La libéralisation du port d'armes était une des promesse de campagne de Bolsonaro. © AFP
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avec AFP

Le nouveau président élu du Brésil veut notamment baisser l'âge minimum du port d'armes de 25 à 21 ans. 

Le président élu Jair Bolsonaro s'est dit déterminé à modifier la loi sur le port d'armes au Brésil, l'un de ses grands thèmes de campagne et à proposer le poste de ministre de la Justice au juge Sergio Morro, héraut de la lutte anticorruption.

Dans sa première interview à plusieurs télévisions tard lundi, au lendemain de sa nette victoire à la présidentielle, le président d'extrême droite est revenu sur sa solution la plus radicale pour lutter contre la violence : la libéralisation du port d'armes.

"Nous sommes en guerre". La violence fait du Brésil, avec près de 64.000 homicides l'an dernier -- dont 70% par armes à feu -- l'un des pays les plus dangereux au monde et a été, avec la corruption, l'une des grandes préoccupations des 57 millions d'électeurs qui ont choisi de voter Bolsonaro.

"L'accès au port d'armes doit être facilité (...). C'est une nécessité à cause de la violence qui frappe le Brésil. Nous sommes en guerre", a affirmé l'ex-capitaine de l'armée, ajoutant que le port d'arme devait s'étendre au-delà du domicile. "Nous allons changer la loi. Il faut abaisser l'âge minimum (du port d'armes) de 25 à 21 ans. Nous ne pouvons pas dresser de barrières qui empêchent les gens d'avoir une arme chez eux pour défendre leur famille", a-t-il précisé.

"Ça va diminuer la violence au Brésil, c'est sûr". "Si un chauffeur routier est armé et réagit quand quelqu'un tente de voler sa cargaison, il montre un exemple aux bandits. Le voleur est abattu, (dans une situation de) légitime défense. Le chauffeur riposte et n'est pas puni. Ça va diminuer la violence au Brésil, c'est sûr", a-t-il conclu.

Au-delà de son discours sécuritaire, Jair Bolsonaro, 63 ans, qui n'a jamais été éclaboussé par aucun scandale de corruption, a également été élu grâce à la promesse de lutter de façon impitoyable contre ce fléau. C'est la raison pour laquelle il a manifesté l'intention de proposer le ministère de la justice à Sergio Moro, symbole de la lutte anticorruption au Brésil. Le magistrat a notamment condamné en première instance l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, qui purge une peine de prison depuis avril pour corruption passive et blanchiment, et est la bête noire de Bolsonaro.

"Si je l'avais dit avant l'élection, on m'aurait taxé d'opportunisme. Mais je vais discuter avec lui et j'ai l'intention de lui proposer, qui sait, le ministère de la Justice. Si ça l'intéresse, je suis sûr qu'il sera une personne d'une grande importance dans un gouvernement comme le nôtre", a-t-il déclaré aux télévisions.