Un ministre-clé du président brésilien Michel Temer, Geddel Vieira Lima, secrétaire du gouvernement, a annoncé avoir présenté vendredi sa démission après avoir été la cible d'accusations de trafic d'influence.
Crise politique. Cette démission relance la crise politique au Brésil, d'autant que Michel Temer a lui-même été accusé devant la police par un ancien ministre d'avoir exercé des pressions en faveur de Geddel Vieira Vieira Lima pour l'aider à résoudre un problème immobilier d'ordre privé. "Après une profonde réflexion (...), j'ai présenté ma demande de démission", a indiqué vendredi le secrétaire du gouvernement dans une lettre transmise aux médias.
Ce dernier était l'un des principaux hommes de confiance de Michel Temer, l'ancien vice-président de centre-droit du Brésil qui a succédé fin août à la présidente de gauche Dilma Rousseff, destituée par le Parlement pour maquillages des comptes publics au terme d'une procédure très controversée.
Climat politico-judiciaire tendu. Cette nouvelle crise intervient dans un climat politico-judiciaire à nouveau très tendu au Brésil, qui peine à sortir de la profonde récession économique dans laquelle il est embourbé depuis fin 2014. Le Parlement a reporté jeudi sous pression le vote d'un projet d'amnistie déguisé des délits de financements occultes des campagnes électorales, alors que l'ex-président du plus grand groupe de BTP du pays, Marcelo Odebrecht et des dizaines de cadres de son entreprise sont sur le point de boucler un accord de collaboration avec la justice dans l'explosif dossier de corruption Petrobras.
Des dizaines de parlementaires et personnalités politiques de premier plan seraient mises en causes par l'empire Odebrecht qui dirigeait un cartel d'entreprises du BTP visant à truquer les juteux marchés de sous-traitance du géant étatique pétrolier Petrobras, moyennant commissions et pots-de-vins à la classe politique. La crise impliquant le ministre démissionnaire Vieira Lima a éclaté lorsque le ministre de la Culture Marcelo Calero a claqué la semaine dernière la porte du gouvernement en mettant en cause son collègue. Calero l'a accusé d'avoir exercé sur lui des pressions pour qu'il demande à l'Institut du Patrimoine historique (Iphan), dépendant de son ministère, d'approuver un projet immobilier à Salvador de Bahia (nord-est) où Vieira Lima possède un appartement.
Une demande de destitution contre Michel Temer ? Dans des déclarations à la police fédérale, Calero a en outre nommément accusé Michel Temer de l'avoir pressé de régler cette affaire en faveur de Vieira Lima. L'opposition de gauche a annoncé qu'elle étudiait la possibilité de déposer une demande de destitution contre Michel Temer.