Plusieurs milliers d'opposants au nouveau président conservateur du Brésil, Michel Temer, ont manifesté à travers le Brésil, mercredi, jour de la fête nationale, et une semaine après la destitution de la dirigeante de gauche Dilma Rousseff.
Des manifestations dans plusieurs villes brésiliennes. À Brasilia, à quelques mètres du défilé militaire, mais séparés par une barrière de sécurité, environ 2.700 personnes, selon la police, ont manifesté contre le gouvernement, qui prévoit de sérieuses coupes budgétaires pour affronter la pire récession économique subie par le Brésil depuis des décennies. Brandissant des pancartes marquées "Dehors Temer !" et "Des élections maintenant !", les manifestants se sont ensuite rendus en direction du Parlement.
D'autres manifestations ont été organisées ailleurs au Brésil, notamment à Rio de Janeiro et Sao Paulo, la capitale économique du pays, où les manifestants étaient environ 10.000, selon les organisateurs. La police n'a communiqué aucun chiffre. Les manifestants, comme Dilma Rousseff tout au long de la procédure, dénoncent la destitution comme un "coup d'État" ourdi par l'opposition de droite et Michel Temer, qui était auparavant vice-président.
Entre fête nationale et jeux paralympiques. Au milieu des sifflets et des cris de "Dehors Temer !", mais aussi des applaudissements d'une partie du public, le président a inauguré la célébration nationale sur l'avenue centrale de Brasilia, en compagnie de sa femme Marcela et de plusieurs ministres. Le président s'est ensuite rendu à Rio de Janeiro à la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques. Dans le stade, des milliers de personnes ont crié "Sors Temer", comme ils l'avaient déjà fait le 5 août lors de l'ouverture des Jeux olympiques.
Alors que le pays célèbre mercredi les 194 ans de son indépendance, le nouveau président a dérogé à la tradition en ne défilant pas en Rolls Royce décapotable des années 1950. Il ne portait pas non plus l'écharpe présidentielle. La fête nationale survient une semaine après la destitution historique de Dilma Rousseff, du Parti des travailleurs (PT), écartée du pouvoir par le Sénat qui l'a jugée coupable d'avoir maquillé les comptes publics pour camoufler l'ampleur de la crise. L'ancienne présidente, qui avait été élue en 2010 puis réélue de justesse en 2014, avait également été huée lors du défilé de 2015.