La présidente brésilienne a exclu mardi de démissionner et a assimilé la procédure de destitution dont elle fait l'objet à un coup d'état. Dilma Rousseff a en outre invité la Cour suprême à faire preuve d'impartialité dans la crise politique suscitée par le vaste scandale de corruption qui s'étend jusqu'à son entourage. "Je ne démissionnerai sous aucun prétexte. Je n'ai commis aucun crime justifiant l'interruption de mon mandat", a-t-elle déclaré devant un parterre de juristes.
Accusée d'avoir manipulé les comptes publics pour se faire réélire. L'opposition, à l'origine de la procédure de destitution, l'accuse d'avoir manipulé les comptes publics pour favoriser sa réélection en 2014. La présidente a par ailleurs reproché au juge Sergio Moro chargé de l'enquête sur son prédécesseur Luis Inacio Lula da Silva, soupçonné d'être impliqué dans l'affaire Petrobras, d'avoir outrepassé ses pouvoirs en autorisant la diffusion d'une de leur conversation obtenue dans le cadre d'écoutes téléphoniques.
Une justice impartiale ? Sans le nommer, Dilma Rousseff a estimé qu'un magistrat devait s'interdire tout militantisme. L'enregistrement étaye la thèse selon laquelle elle a fait de Lula son chef de cabinet avec rang de ministre pour lui permettre de bénéficier de l'immunité judiciaire. Seule la Cour suprême est à même de juger les membres du gouvernement. Quelques heures avant l'intervention de Dilma Rousseff, un juge de la Cour suprême avait confirmé la décision interdisant à l'ancien président de prendre ses fonctions.