La présidente du Brésil Dilma Rousseff a réaffirmé dimanche qu'elle ne démissionnerait pas de ses fonctions, à la veille d'une semaine décisive pour son avenir à la tête du plus grand pays d'Amérique latine.
Comptes publics maquillés. "Je ne démissionnerai jamais", a écrit Dilma Rousseff sur sa page Facebook en réponse à un éditorial publié dimanche par l'influent quotidien Folha de Sao Paulo lui demandant d'abandonner sa charge. La dirigeante de gauche est soupçonnée d'avoir manipulé les comptes publics pour être réélue en 2014. Selon l'opposition, Dilma Rousseff aurait fait supporter par des banques publiques des dépenses supplémentaires non-inscrites au budget, en 2014 et 2015. Elle aurait ainsi sciemment maquillé les comptes publics pour dissimuler l'ampleur des déficits et favoriser sa réélection en 2014, se rendant coupable d'un "crime de responsabilité" prévu par la Constitution.
"Tentative de coup d'Etat". La présidente répond que tous ses prédécesseurs ont eu recours à cette pratique et dénonce une procédure "sans fondement légal", masquant une "tentative de coup d'Etat" institutionnel. L'avocat général du Brésil, José Eduardo Cardozo, doit plaider lundi en sa faveur devant la commission parlementaire chargée de statuer sur son éventuelle destitution. La commission doit se prononcer vers le 11 avril.
Coalition fragilisée. Dilma Rousseff s'efforce d'obtenir les soutiens parlementaires nécessaires pour éviter sa destitution. Mais son camp a été nettement fragilisé par l'annonce la semaine dernière du départ de la coalition gouvernementale de son principal allié, le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), passé à l'opposition. Cet abandon pourrait s'avérer fatal à Dilma Rousseff, 68 ans, qui se débat, de plus en plus esseulée, au milieu d'une tempête politique historique envenimée par le gigantesque scandale de corruption Petrobras.