Des sauteurs en trampoline sur un échiquier géant, des sorcières qui semblent voler sur leur manche à balai : les écoles de samba de Rio de Janeiro ont rivalisé de créativité dimanche, dans un show unique et plein d'extravagance, point d'orgue du carnaval brésilien. Des pluies diluviennes ont retardé de 45 minutes le début du "plus grand spectacle de la Terre", mais les 72.000 privilégiés qui se sont massés au sambodrome en ont eu pour leur argent.
Un chou vert pour ouvrir le bal. Quand Imperio Serrano a ouvert le bal, il ne pleuvait plus, mais la piste sur laquelle se sont élancés les danseurs était encore détrempée. Le premier char monumental avait la forme d'un chou géant, qui s'ouvrait pour laisser découvrir une grande couronne dorée. La deuxième école à s'élancer a littéralement enchanté le public avec un défilé plein de féérie sur le thème de la magie dans les contes pour enfant et les histoires fantastiques. Spécialiste des effets spéciaux, le directeur Paulo Barros a annoncé la couleur dès le début, avec des danseurs déguisés en crapauds qui se transformaient subitement en princes charmants. Ce sont ensuite des sorcières, des zombies ou des relectures d'Harry Potter qui se sont succédé.
Les sept premières écoles de samba du "groupe spécial", la crème de la crème, ont eu chacune 1h15' pour présenter leurs chars majestueux, leurs danseurs aux costumes extravagants et leurs percussions assourdissantes le long du sambodrome. Les sept autres écoles défileront dans la nuit de lundi à mardi, présentant le travail de toute une année pour tenter de décrocher le titre de championne du carnaval.
Un budget (encore) plus serré. Pour la troisième année consécutive, les écoles de samba ont dû redoubler d'ingéniosité pour préparer leur défilé, en raison de sévères restrictions budgétaires. L'ex-pasteur évangélique Marcelo Crivella, maire de Rio depuis début 2017, a ainsi réduit de moitié les subventions allouées au carnaval, qui attire pourtant environ 1,5 million de touristes à Rio.
Une compétition acharnée. Comme au football, il y a plusieurs divisions et les écoles moins bien classées sont menacées de relégation. Chaque école est notée selon des critères très précis, de la richesse des chars à la pertinence du thème choisi, en passant par l'harmonie du défilé au sein du sambodrome.