En 2009, les Brésiliens criaient dans les rues leur joie d'accueillir les Jeux olympiques. Sept ans plus tard, et alors que les Jeux s'ouvrent vendredi à Rio, l’allégresse a laissé place à la colère. "Du point de vue des Brésiliens, certaines dépenses ne se justifient pas, comme celles faites par rapport aux stades. Il y a eu une rupture de consensus par rapport à l'organisation des JO", constate Gaspard Estrada, directeur exécutif de l’Observatoire Politique de l'Amérique latine et des Caraïbes.
"On parlait du miracle brésilien". Lorsque le président Lula a obtenu l'organisation de ces JO en 2009, tout allait bien et surtout le Brésil allait faire partie de la cour des grands. On parlait du miracle brésilien. En 2010, le Brésil avait 7,5 % de croissance", rappelle le spécialiste du Brésil. Depuis, le pays, qui avait misé énormément sur les matières premières, a été durablement affecté par les retournements de conjonctures". Aussi, Gaspard Estrada met en avant "les mauvais choix de politique économique" faits par la présidente suivante, Dilma Rousseff. "Elle a décidé de réduire la taxation faite aux entreprises. Et ces dernières ont décidé de ne pas investir contrairement au souhait de la présidente. Cela a contribué à aggraver le déficit fiscal du Brésil."
Le grand scandale de corruption, l'affaire Petrobras, a également contribué à gripper le secteur des BTP. "Cela a conduit ces entreprises à licencier leurs salariés."
"Des infrastructures profitables". Reste que les JO ont permis la construction d'infrastructures profitables aux habitants de Rio. "Il a fallu construire des lignes de métro. Cela aura un impact positif durable", pointe le professeur à Sciences Po.
"Un succès sportif". "Le Brésil in fine est un peuple heureux. Avant la Coupe du monde de football 2014, la presse internationale était très pessimiste, mais finalement cela avait été un succès. Je pense que ces JO seront également un succès sportif. Et cela aura un impact sur le bilan général de ces Jeux."