Ses détracteurs le voient comme une menace pour la démocratie. À peine élu à la tête du Brésil, dimanche soir, Jair Bolsonaro a pourtant joué la carte de l'apaisement. "Vous êtes mes témoins, ce gouvernement sera un défenseur de la Constitution, de la démocratie et de la liberté. Ce n'est pas la promesse d'un parti, ce n'est pas la parole vaine d'un homme, c'est un serment devant Dieu", a-t-il lancé dans un discours sur Facebook. Preuve d'un assagissement ou nouveau cabotinage ? Le futur président d'extrême droite ne pourra de toute façon "pas faire ce qu'il veut", explique sur Europe 1 le spécialiste du Brésil Hervé Théry.
Des institutions "assez bien enracinées". "Les institutions sont moins solides qu'aux États-Unis mais quand même, elles sont assez bien enracinées", avance-t-il au micro de Matthieu Belliard. Le directeur de recherche émérite au CNRS, professeur à l'université de Sao Paulo, voit d'ailleurs "beaucoup de bravade dans ce qu'il (Bolsonaro) dit". "Si on se fie à certaines de ses déclarations, il y a de quoi avoir peur. Mais je pense que c'est plutôt de la bravade à la Trump plutôt qu'autre chose, puisque finalement, il dit pratiquement tout et son contraire", analyse Hervé Théry. Au point que Jair Bolsonaro est parfois surnommé le "Trump tropical".
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Des points communs avec Trump. "Certains points sont absolument comparables, le fait en particulier de ne pas spécialement chercher à être cohérent et de flatter plutôt le public qui va le soutenir", poursuit l'expert, citant également leur propension commune à dénoncer les "fake news". Pour les deux hommes, la technique s'est avérée payante. Mais le sera-t-elle pour la société brésilienne ? Jair Bolsonaro apportera sans doute des premières réponses en janvier 2019, date programmée de sa prise de fonctions.