La justice brésilienne a suspendu jeudi le très controversé président du Congrès des députés Eduardo Cunha, stratège de la procédure de destitution de Dilma Rousseff, pour entrave aux enquêtes pour corruption le visant dans le scandale Petrobras.
"Empêcher des investigations". Les 11 juges du Tribunal suprême fédéral (STF) ont ratifié jeudi soir à l'unanimité la suspension prononcée dans la matinée par l'un d'eux contre Eduardo Cunha, personnage clé de la crise politique historique qui ébranle le plus grand pays d'Amérique latine. Le juge Teori Zavaski a motivé sa décision en accusant le troisième personnage de l'Etat brésilien d'avoir "usé de ses fonctions dans son propre intérêt et de façon illicite pour empêcher que les investigations à son encontre n'arrivent à leur terme".
Comptes en Suisse. Membre du grand parti centriste PMDB du vice-président Michel Temer, Eduardo Cunha est en instance de jugement devant le STF pour avoir dissimulé sur des comptes en Suisse au moins cinq millions de dollars qui proviendraient de fonds détournés du groupe pétrolier étatique Petrobras. Il est aussi visé par 11 autres procédures devant le STF, pour d'autres soupçons de corruption liés au scandale Petrobras qui éclabousse une grande partie de l'élite politique, de l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva, au chef de l'opposition Aecio Neves.
Une "cible". "Il est clair que je suis la cible de rétorsions pour mon rôle dans la procédure d'impeachment (de Dilma Rousseff, ndlr). Mais cela va terminer mercredi prochain, si Dieu le veut, avec la mise à l'écart de Dilma Rousseff pour que le Brésil puisse se libérer de l'ère du PT" (gauche, au pouvoir depuis 2003, ndlr), a-t-il déclaré à des journalistes devant sa résidence.