L'armée a commencé à être déployée mercredi pour protéger les bâtiments publics à Brasilia, où la police a repoussé à l'aide de gaz lacrymogène les dizaines de milliers de manifestants qui tentaient de rejoindre le palais présidentiel pour exiger le départ du chef de l'État Michef Temer, accusé d'avoir autorisé des pots-de-vin.
"Actuellement, il y a des troupes fédérales ici, au palais d'Itamaraty (siège du ministère des Affaires étrangères, ndlr) et d'autres troupes arrivent pour assurer la protection des bâtiments ministériels", a annoncé le ministre de la Défense, Raul Jungmann, devant la presse.
Jets de pierres vs. lacrymo. Les heurts ont éclaté au moment où la foule déferlait dans le centre de la capitale brésilienne, en direction du palais Planalto : la police a fait barrage en utilisant des grenades lacrymogènes, certains manifestants répliquant par des jets de pierres. Envahi par les protestataires qui ont "déclenché un incendie dans une salle", le ministère de l'Agriculture a dû être évacué dans l'après-midi, selon son service de presse.
@folha@companheiros_pt NOSSA SOLIDARIEDADE AOS VALENTES QUE FAZEM AGORA A GUERRA PELA DECÊNCIA EM BRASÍLIA!! É preciso desratizar Brasília! #DiretasPorDireitospic.twitter.com/1cemYLZLDf
— antonio veronese (@antonioveronese) 24 mai 2017
"Dehors Temer !". "Dehors Temer !", scandait le cortège de 35.000 personnes, d'après une évaluation des autorités locales, qui ont recensé 500 cars en provenance de tout le Brésil. Certains des manifestants portaient des t-shirts rouges avec le slogan "Pas un droit de moins", rejetant aussi la cure d'austérité imposée par le président conservateur. "C'est la fin de ce gouvernement putschiste", affirme une manifestante, faisant allusion à la façon dont Michel Temer, 76 ans, a accédé au pouvoir en 2016, en remplacement de la dirigeante de gauche Dilma Rousseff, destituée par le Parlement pour maquillage des comptes publics.
Pots-de-vin. Ces manifestations ont été convoquées notamment par plusieurs syndicats et le Parti des travailleurs (PT, gauche) de Dilma Rousseff. Leur succès risque d'accentuer la pression sur le chef de l'Etat, au pouvoir jusqu'à fin 2018. Les appels à sa démission se multiplient depuis la semaine dernière, quand a été rendu public un enregistrement dans lequel il paraît donner son accord au versement de pots-de-vin.
Rejetant fermement cette option, Michel Temer est toutefois menacé par un possible éclatement de sa coalition, tandis qu'une enquête a été ordonnée par la Cour suprême et que plusieurs motions ont été déposées pour tenter d'obtenir sa destitution.