Les policiers brésiliens ont tué au moins 3.022 personnes l'an dernier dans le pays, huit par jour en moyenne, un total supérieur aux 2.977 victimes des attentats du 11-Septembre à New York en 2001. Ces données font partie de la 9e édition de l'Annuaire de sécurité publique publiées partiellement samedi par le quotidien Folha de Sao Paulo. Elles seront diffusées la semaine prochaine par le Forum brésilien de sécurité publique, une ONG spécialisée en violence urbaine.
Les chiffres de 2014, année de la Coupe du monde. Ces morts causées par des policiers civils et militaires en 2014 - année de la Coupe du monde de football au Brésil - ont grimpé de 37% par rapport à 2013. Elles ont tout particulièrement augmenté à Sao Paulo (+57,2%) et à Rio de Janeiro (+40,4%). Les policiers de Sao Paulo et Rio, qui représentent 29% du total des policiers brésiliens, sont responsables de 51,3% de toutes les morts imputées à des agents des forces de l'ordre dans le géant sud-américain en 2014.
À l'inverse, de nombreux policiers tués également. Mais l'an dernier, de nombreux policiers ont été tués également dans le pays : 398 dont 98 à Rio et 91 à Sao Paulo. "On finit par créer une une dynamique de 'vendetta' (vengeance). Qui sera celui qui tue ou meurt le premier. L'Etat n'arrive pas à interrompre cette guerre", a déploré le vice-président du Forum, le sociologue Renato Sérgio de Lima, cité par Folha.
Une amélioration depuis 2008. L'ONG Forum souligne que le chiffre de 3.022 personnes tuées par la police l'an dernier est "sous-estimé" car la plupart des autres Etats résistent à fournir toutes les informations. Les autorités de Rio, où se dérouleront les Jeux olympiques de 2016, ont fait remarquer que le nombre de personnes tuées en 2014 est toutefois 45% inférieur à celui de 2006. Et depuis 2008, année de la création de la première Unité de police pacificatrice (UPP) dans les favelas, les homicides dus à l'intervention policière ont chuté de 85% dans ces quartiers où des UPP ont été installées.