Son décret controversé n'aura pas tenu 24 heures : le président brésilien Michel Temer a retiré jeudi les troupes déployées la veille pour contenir des manifestations violentes, un revirement qui renforce la sensation de fragilité de son gouvernement.
Marche arrière. Acculé par de graves accusations de corruption, le chef d'État de 76 ans, dont le mandat ne tient qu'à un fil, a dû faire marche arrière dès jeudi matin. Cette mesure extrême avait déclenché une pluie de critiques dans un pays encore marqué par les années de plomb de la dictature militaire (1964-1995). Au total, 1.500 soldats avaient été déployés mercredi après-midi, en raison des heurts ayant éclaté lors d'une grande manifestation réclamant la démission du président et la fin des mesures d'austérité promues par le gouvernement.
Confusion la plus totale. Une mobilisation, à l'initiative de plusieurs syndicats et du Parti des travailleurs (PT, gauche), a rassemblé mercredi 45.000 personnes selon les autorités, 100.000 pour les organisateurs. La manifestation a dégénéré quand quelques individus encagoulés ont commencé à s'en prendre aux immeubles des ministères et à jeter des pierres sur les forces de l'ordre. La capitale était plongée dans la confusion la plus totale, sous un nuage de gaz lacrymogène. Selon un bilan des autorités, 49 personnes ont été blessées, dont une par balle, sept ont été arrêtées et huit ministères ont été détériorés. Le ministère de l'Agriculture a notamment été évacué après un incendie déclenché dans une salle par des manifestants qui avaient fait irruption dans les locaux.